De Tijd, Knack et Le Soir ont publié les Papiers Pandora lundi. Ils ont révélé que pas moins de 29.000 personnes dans le monde, dont 1.217 Belges, ont mis en place une construction fiscale dans un paradis fiscal,. Les noms de ces Belges viennent d’être divulgués.
Voici les premiers noms belges à apparaître dans les Pandora Papers
Pourquoi est-ce important ?
Bien qu'il soit obligé de déclarer ses constructions fiscales à l'étranger, beaucoup de Belges ne le font pas. La preuve avec les "Pandora Papers", une fuite de documents provenant de 14 sociétés de services financiers qui ont mis en place de tels montages dans des paradis fiscaux.Les documents partagés par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), dont font partie Knack, Le Soir et De Tijd montrent, entre autres, que plusieurs familles Solvay ont créé des sociétés offshores dans des paradis fiscaux, comme le Panama et les îles Vierges britanniques.
Les héritiers des Solvay
Les familles Solvay figurant dans les Pandora Papers, telles que les Aubertin, de Laguiche et de Wangen de Geroldseck Aux Vosges, sont toutes des descendants des frères Alfred et Ernest Solvay. Certains de ses membres impliqués dans la construction des paradis fiscaux ont occupé des postes à responsabilité dans le groupe chimique. Ensemble, ils ont placé des centaines de milliers d’actions Solvay, d’une valeur de plusieurs dizaines de millions d’euros, dans une série de sociétés boites aux lettres aux îles Vierges britanniques. Dans ce paradis fiscal, vous ne payez pas d’impôts sur les dividendes qui vous parviennent, alors qu’en Belgique, vous payez une retenue à la source de 30%.
Dans une réaction accordée au Tijd, Bernard de Laguiche, qui a travaillé pour Solvay entre 1987 et 2013, dont les sept dernières années en tant que directeur financier, affirme avoir déclaré toutes les transactions avec les actions Solvay et Solvac lorsque la loi l’exigeait. « Contrairement à ce que certains pensent, l’utilisation de sociétés ou de trusts offshore a pu être motivée principalement par leur flexibilité et pour des raisons de sécurité personnelle et de sécurité des enfants. Je ne les ai pas mis en place pour des raisons fiscales et je n’en ai tiré aucun avantage fiscal », a-t-il assuré.
Grands noms du monde de la finance
Des noms belges du monde de la finance apparaissent également. Guy de Selliers de Moranville, vice-président du groupe d’assurance Ageas, est l’un d’entre eux. Il est devenu actionnaire de Milazzo Properties Holdings Limited dans les îles Vierges britanniques en 2017. Un an plus tard, De Selliers de Moranville est entré en fonction comme administrateur de cette société offshore. Selon les documents, la société abritait des « biens résidentiels » d’une valeur de 4,5 millions de livres sterling.
Dans une réaction accordée à Knack, l’homme a confirmé qu’il avait mis en place cette construction afin d’acheter une maison en Angleterre. Il affirme qu’il n’est pas un contribuable belge, mais un contribuable britannique avec un statut dit de non-domicilié.
Theo Roussis, administrateur de KBC, a été nommé administrateur de Polymed Limited dans les îles Vierges britanniques en 1999. Il aurait conservé ce poste au moins jusqu’à la fin de 2013. Marc Blanpain, ancien responsable de la Générale de Banque, est depuis 2013 administrateur d’Eyes Investments Limited, également une construction des îles Vierges britanniques.
Xavier Van Campenhout, l’ancien PDG de Petercam, est également mentionné dans les Pandora Papers. Les documents divulgués montrent qu’il a contribué à la création d’un trust en Nouvelle-Zélande appartenant à une famille noble. Ce trust n’a donc rien à voir avec ses biens personnels.
Les patrons de Dexia et de la VRT
L’ancien PDG de Dexia, Wouter Devriendt, et l’ancien dirigeant de la VRT, Paul Lambrechts, sont également mentionnés dans les Pandora Papers. Au cours de la période 2010-2013, ils ont chacun acheté pour environ 20.000 dollars d’actions de Candace Management Limited, fondée en 2002 dans les îles Vierges britanniques. Cette société offshore est à son tour (co-)actionnaire d’African Spirit à Maurice, qui possède Asilia Africa. Il s’agit de la société holding des parcs de safari Asilia au Kenya, en Afrique du Sud et en Tanzanie.
Barend Van den Brande, fils de l’ancien premier ministre flamand Luc Van den Brande, a investi des capitaux dans Souqalmal, un site web de comparaison de prix aux Émirats arabes unis, par le biais d’une société offshore dans les îles Vierges britanniques avec son fonds technologique Hummingbird Ventures II en 2013.
Le ministre néerlandais des Finances impliqué
Enfin, un nom surprenant de chez nos voisins du nord apparaît également dans les Pandora Papers : Wopke Hoekstra. Il est le ministre néerlandais des Finances depuis 2017 et a toujours lutté contre les paradis fiscaux. Les documents montrent qu’il avait une participation dans une société boîtes aux lettres dans les îles Vierges britanniques avant de devenir ministre. Il l’a utilisée pour investir dans la société de safari d’un ami en Afrique de l’Est.
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