Vladimir Poutine veut le retrait du groupe Wagner pour sauver sa tête à la présidence russe

Le président russe Vladimir Poutine envisage de retirer d’Ukraine la milice privée Wagner. Il craint un coup d’État si l’organisation et son chef, Evguéni Prigojine, acquièrent trop de pouvoir en Russie.

Pourquoi est-ce important ?

Le groupe Wagner est une milice privée, appartenant à l'oligarque russe Evguéni Prigojine. Ce dernier possède également plusieurs restaurants, où Poutine invitait à dîner des entreprises étrangères de haut rang. Cela lui a valu le surnom de "cuisinier de Poutine". Ces derniers mois, cependant, l'amitié entre les deux hommes s'est sérieusement refroidie : Prigojine chercherait à obtenir plus de pouvoir, et ce, contre la volonté du dictateur russe.

Dans l’actu : Le groupe Wagner, le fer de lance de la Russie sur le front ukrainien, est rappelé au pays par Poutine.

  • La milice privée a joué un rôle majeur dans la bataille autour de Bakhmut, réussissant à reprendre Soledar à l’Ukraine. Les mercenaires sont considérés comme le fer de lance du front. La milice lance des vagues de soldats sur les positions de défense ukrainiennes, sans trop se soucier des pertes humaines. Un modus operandi coûteux, mais relativement efficace.
  • Sauf que Poutine aurait désormais donné l’ordre de remplacer les soldats Wagner par de la nouvelle chair à canon, rapporte The Daily Mirror. Les Russes mobilisés fin septembre, dont le nombre est estimé à environ 300.000, seraient prêts au combat. Cependant, beaucoup d’entre eux n’ont reçu que quelques semaines d’entraînement. L’impact qu’ils auront au front semble donc plutôt limité.
  • Et dans le même temps, des rumeurs circulent selon lesquelles Poutine veut lancer une nouvelle vague de mobilisation. Cette fois, un demi-million de Russes supplémentaires doivent être préparés au combat. Mais reste à savoir si cela se produira : en appelant des citoyens russes lambdas, le dictateur risque de monter son peuple contre lui.

Entre les lignes : un conflit entre Poutine et le chef du groupe Wagner doit être absolument évité, pour le dictateur du moins.

  • Il y a quelques jours, le chef de Wagner, Prigojine, a également indiqué que son armée allait cesser de recruter des Russes dans les prisons. La milice privée compterait aujourd’hui quelque 50.000 hommes.
  • Avec le retrait ordonné, le déploiement en Ukraine semble désormais également toucher à sa fin. Il ne faut pas aller chercher la cause bien loin : au cours des derniers mois, Prigojine s’est de plus en plus imposé comme un homme politique, et ce, contre la volonté de Poutine. Le chef de Wagner n’a pas sa langue en poches : il a estimé que « la monstrueuse bureaucratie militaire russe » lui mettait des « bâtons dans les roues ».
  • Prigojine aurait formé une alliance avec le leader tchétchène Ramzan Kadyrov (dont le garde du corps combat également en Ukraine) et Sergei Sourovikine, qui a dirigé l’invasion de l’Ukraine il y a encore quelques semaines. Les trois hommes, grâce à leurs positions, sont devenus de plus en plus importants ces derniers mois. À tel point que Poutine craint un coup d’État. Il se dit que Prigozhin, en particulier, convoite la présidence de la Russie.
  • Il ne faut pas laisser les choses s’emballer, juge le dictateur. Sourovikine a ainsi été remplacé à la tête de l’invasion, il y a quelques semaines, par Valeri Gerasimov, le chef d’état-major de l’armée russe. Et avec le retrait du groupe Wagner, Prigojine semble lui aussi perdre une partie de son pouvoir.

SR

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