Le système de missiles déployé par les Etats-Unis aux Philippines suscite des inquiétudes de la part de la Chine dans un contexte d’escalade des tensions régionales


Principaux renseignements

  • Les États-Unis évaluent actuellement l’utilisation potentielle de leur système de missiles Typhon dans un conflit régional.
  • Il n’est pas prévu de retirer le système des Philippines malgré les objections de la Chine et les exercices militaires conjoints prévus ce mois-ci.
  • Les responsables philippins confirment la poursuite des activités de formation avec le système Typhon, et il est possible qu’il reste en place au-delà du mois de septembre.

Un système de missiles de moyenne portée déployé par les États-Unis aux Philippines ne devrait pas être retiré de sitôt malgré les objections de la Chine. Des sources au fait de la situation révèlent que les États-Unis évaluent actuellement l’utilisation potentielle du système dans le cadre d’un conflit régional.

Initialement installé aux Philippines pour des exercices militaires conjoints au début de l’année, le système Typhon y est resté. Ce déploiement, situé sur l’île de Luzon qui surplombe la mer de Chine méridionale et à proximité du détroit de Taïwan, revêt une importance stratégique pour les États-Unis, car il renforce leur présence en Asie et sert de base potentielle pour soutenir Taïwan en cas d’attaque chinoise.

Réponse de la Chine

La Chine et la Russie ont critiqué cette initiative, accusant les États-Unis d’intensifier la course aux armements dans la région. Le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Lin Jian, a exprimé sa profonde inquiétude quant au maintien du système, déclarant qu’il menaçait la sécurité régionale et intensifiait les tensions géopolitiques.

Les autorités philippines confirment que les forces philippines et américaines continuent de mener des exercices d’entraînement avec le système Typhon. Il n’est actuellement pas prévu de le retirer malgré la fin programmée des exercices militaires conjoints ce mois-ci.

Coopération entre les Philippines et les États-Unis

Un porte-parole de l’armée philippine a mentionné les activités de formation en cours et a souligné que la décision concernant la durée du système aux Philippines relève de l’armée américaine du Pacifique (USARPAC). Un représentant de l’USARPAC a confirmé que les responsables de l’armée philippine avaient indiqué la possibilité de maintenir le Typhon au-delà du mois de septembre, les soldats étant engagés dans des discussions sur son déploiement et son intégration avec le soutien local.

Des sources anonymes au sein du gouvernement philippin révèlent que les États-Unis et les Philippines évaluent l’efficacité et la faisabilité du système en vue d’une utilisation potentielle dans un scénario de conflit. L’objectif est de déterminer si le système mobile fonctionne bien dans cet environnement et s’il peut être facilement déployé en cas de besoin.

Réactions de la Chine

Le Typhon, capable de lancer des missiles tels que des SM-6 et des Tomahawks d’une portée supérieure à 1 600 km, a été amené aux Philippines en avril, marquant une évolution importante dans la coopération militaire américano-philippine. Des images satellite confirment sa présence à l’aéroport international de Laoag, dans la province d’Ilocos Norte.

Un haut fonctionnaire du gouvernement philippin a déclaré qu’il n’était pas prévu de retirer le système dans l’immédiat, suggérant qu’il pourrait être renvoyé pour être réparé ou mis à niveau après avoir atteint ses objectifs. Ce responsable a souligné la valeur stratégique du maintien du système pour dissuader la Chine et créer un sentiment de malaise.

Réactions mondiales

La Chine a condamné à plusieurs reprises le déploiement du Typhon, le porte-parole de son ministère de la défense l’ayant qualifié en mai d’initiative entraînant d’importants risques de guerre dans la région. Le président russe Vladimir Poutine a également cité ce déploiement lors de l’annonce de la reprise par la Russie de la production de missiles à capacité nucléaire de portée intermédiaire et plus courte.

Le ministre philippin des affaires étrangères a assuré à son homologue chinois que la présence du système de missiles ne constituait pas une menace pour la Chine et ne déstabiliserait pas la région, tentant ainsi d’atténuer les tensions.

Les fortifications de la Chine

La Chine a fortifié plusieurs îles en mer de Chine méridionale, qu’elle revendique largement malgré une décision d’un tribunal international en faveur des Philippines en 2016. Ces îles fortifiées sont équipées de missiles anti-navires et anti-aériens, selon des rapports américains. La Chine maintient que ses installations militaires dans les îles Spratleys sont purement défensives et relèvent de ses droits territoriaux.

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