Les différents confinements mondiaux ont conduit à la plus longue et à la plus grande baisse de l’activité sismique causée par l’homme depuis le début des mesures. Cela renforce la capacité des scientifiques à percevoir les signaux naturels et ainsi mieux détecter les tremblements de terre.
Il est désormais bien connu que les multiples confinements instaurés à travers le monde ont entraîné une forte réduction de la pollution. Mais ces lockdowns ont également fait diminuer les vibrations causées par les échanges commerciaux et les déplacements quotidiens des gens à la surface de la Terre. Dans un article publié cette semaine par la célèbre revue scientifique Science, une équipe de géologues a dévoilé que les confinements avaient engendré une baisse de 50% des vibrations du sol entre mars et mai.
Les vibrations du sol en question sont des perturbations artificielles de la croûte terrestre. Elles contrastent avec les vibrations naturelles de la Terre, qui sont étudiées par la sismologie et peuvent engendrer des tremblements de terre dans les cas extrêmes. Les perturbations causées par les explosions, les travaux de construction, les transports ferroviaire et routier, mais aussi, par exemple, par les personnes qui se déplacent, engendrent toutes des vibrations du sol.
‘Anthropause’
L’étude a recueilli les données de 268 stations sismiques sur chaque continent. Les chercheurs ont déterminé une réduction du bruit sur 185 sites, du désert namibien à la métropole parisienne. Les géologues appellent ce phénomène ‘anthropause’, une pause de l’humanité pour ainsi dire. Le silence s’est répandu comme une vague, qui s’est formée en Chine en janvier avant d’inonder le reste du monde en mars et avril. Même dans un trou de forage à 380 mètres sous Auckland, en Nouvelle-Zélande, les vibrations ont été divisées par deux.
Cette découverte est plus importante qu’il n’y paraît. Les chercheurs espèrent que l’anthropause aidera les géologues à distinguer, dans les enregistrements sismiques, les sons humains des signaux qui pourraient avertir de l’imminence de tremblements de terre.