Une fois de plus, la Belgique figure dans le trio de tête des pires pays de l’UE

Dans l’actu : les nouveaux chiffres de la Commission européenne sur les prévisions pour cette année et l’année prochaine. Tout d’abord, une bonne nouvelle : l’économie belge devrait croître finalement un peu plus vite que prévu. Cette année, elle progressera de 1,2 %, au lieu des 0,8 % estimés précédemment. L’année prochaine, la croissance sera de 1,4 %.

  • Un peu d’oxygène pour le budget, pourrait-on penser. Mais sur ce point, la Commission européenne reste extrêmement pessimiste pour la Belgique. Le déficit se maintiendrait à 5 % cette année et à 4,7 % l’année prochaine.
  • Ce déficit nous place déjà dans le trio de tête des pays les moins performants de l’UE : seuls Malte (5,1 %) et la Slovaquie (6,1 %) sont plus mal lotis. À l’horizon 2024, nous perdons encore une place. Seule la Slovaquie serait encore derrière nous pour à peine 0,1 %
  • Les causes ne doivent pas aller être cherchées très loin et sont répétées ad nauseam par la Commission : l’indexation automatique des salaires et les paiements d’intérêts plus élevés pèsent sur le budget, ainsi que la réduction de la TVA sur le gaz et l’électricité, de 21 à 6 %, qui ne fera qu’accroître le déficit en 2023 et 2024.
  • À cela s’ajoutent les mises en garde concernant la dette totale des gouvernements belges. Avec une dette publique presque aussi importante que celle de la France, nous appartenons bel et bien aux pays du Club Med, la Grèce remportant la palme avec 160,2 %, malgré une belle amélioration. L’Italie (140,4 %) et l’Espagne (110,6 %) complètent le trio de tête, suivi de la France avec 109,6 %.
  • Par ailleurs, il est intéressant de noter que la Wallonie proteste encore contre les nouvelles règles budgétaires de l’UE, qui pourraient rendre la vie difficile pour la Belgique et a fortiori les Régions. Plus tôt ce mois-ci, le vice-premier ministre Pierre-Yves Dermagne (PS) avait déjà émis des réserves : ces nouvelles règles rendront le travail budgétaire beaucoup plus strict. « Cela met en péril les possibilités d’avancer dans la transition verte, le numérique, la sécurité énergétique et la cohésion sociale, entre autres choses », a renchéri Elio Di Rupo (PS) dans La Libre.
  • Auparavant, la Flandre s’était prononcée en faveur des nouvelles règles, mais au niveau fédéral, on hésite encore : il n’y a pas de consensus sur la position à adopter pour négocier au niveau européen. Et même en Wallonie, où Di Rupo dirige une coalition avec le MR et Ecolo, les choses ne sont pas si claires. Car « il s’agit d’une position personnelle, pas du gouvernement », a dû préciser le cabinet de Di Rupo.