Une cyberattaque paralyse Jaguar Land Rover et menace 33 000 emplois


Principaux renseignements

  • Une cyberattaque a contraint Jaguar Land Rover (JLR) à une fermeture prolongée affectant plus de 33 000 employés et 200 000 personnes de sa chaîne d’approvisionnement.
  • L’attaque a mis hors service les systèmes informatiques de JLR dans le monde entier, affectant les sites de production en Chine, en Slovaquie, en Inde et au Brésil.
  • Les syndicats appellent le gouvernement à intervenir pour protéger les emplois et soutenir les petites entreprises vulnérables de la chaîne d’approvisionnement automobile.

Jaguar Land Rover (JLR), le plus grand constructeur automobile britannique, est confronté à une fermeture prolongée de ses activités mondiales en raison d’une cyberattaque. La fermeture, initialement annoncée le 31 août, a été prolongée jusqu’au 1er octobre au moins, ce qui entraîne des pertes financières importantes pour l’entreprise. Cette prolongation suscite des inquiétudes quant à la stabilité de la chaîne d’approvisionnement automobile et met en évidence la vulnérabilité de l’industrie britannique face aux cyberattaques.

La fermeture affecte directement plus de 33 000 employés de JLR au Royaume-Uni, principalement ceux qui travaillent sur les chaînes de montage dans les West Midlands et le Merseyside. On estime à 200 000 le nombre de personnes employées par des centaines de fournisseurs qui subissent également des perturbations, car JLR représente un client important pour nombre d’entre eux. En raison de la nature « juste à temps » de la production automobile, de nombreux fournisseurs ont été contraints d’arrêter la production et de licencier des travailleurs.

Portée mondiale de la cyberattaque

Alors que certains fournisseurs ont mis en place des mesures telles que des « heures de banque » pour atténuer l’impact, d’autres devraient prendre des décisions concernant leurs opérations cette semaine, suite à l’annonce par JLR que la pause de la production durerait au moins jusqu’à mercredi. L’attaque a touché les installations de JLR dans le monde entier, notamment en Chine, en Slovaquie, en Inde et au Brésil, ce qui a eu pour effet de désactiver ses systèmes informatiques.

L’incertitude entourant la situation a suscité des appels à l’intervention du gouvernement. Les syndicats demandent instamment l’introduction d’un système de congé pour protéger les emplois dans la chaîne d’approvisionnement, en particulier dans les petites entreprises les plus vulnérables aux perturbations. Les dirigeants de l’industrie soulignent le rôle crucial de la chaîne d’approvisionnement dans le maintien des grands fabricants et de l’industrie automobile au sens large.

Spéculation autour de l’attaque

Bien que JLR, qui appartient à Tata Motors, n’ait pas divulgué de détails spécifiques sur la cyberattaque, on suppose qu’il s’agit d’une attaque par ransomware similaire à celles subies par d’autres entreprises au début de l’année. L’attaque a entravé la production et l’immatriculation des véhicules, la commande de pièces détachées et même la fonctionnalité des logiciels de diagnostic.

JLR mène une enquête « judiciaire » sur l’incident et explore des stratégies pour une reprise contrôlée de la production mondiale. Les spéculations portent sur les vulnérabilités potentielles des bureaux d’assistance informatique, y compris les tentatives d’hameçonnage et l’accès non autorisé par des tactiques d’usurpation d’identité. Des experts en cybersécurité assistent JLR dans son enquête.

La fermeture de JLR a suscité des inquiétudes quant à la capacité de résistance des entreprises britanniques aux cybermenaces, en soulignant l’implication croissante d’États-nations comme la Russie, la Corée du Nord et l’Iran dans ces attaques. (fc)

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