Les temps sont propices pour l’exploration spatiale mais, alors que les lancements prévus pour son concurrent Blue Origin et pour la NASA sont restés cloués au sol cette semaine, c’est SpaceX qui décolle.
La société spatiale d’Elon Musk vient en effet d’emporter un nouveau lot dans le cadre de son partenariat avec l’agence américaine. Celle-ci vient de valider un nouveau contrat qui offre cinq nouvelles missions supplémentaires à SpaceX, ainsi qu’une enveloppe de 1,4 milliards de dollars. Ces nouveaux lancements prévus prolongent le partenariat jusqu’en 2030 et portent la valeur totale du contrat à près de 5 milliards, pour 14 lancements habités, décompte CNN.
Cet accord s’appuie sur une prolongation de contrat que la NASA a accordée à SpaceX en février pour trois vols supplémentaires du vaisseau spatial Crew Dragon, et l’agence spatiale avait déjà signalé en juin qu’elle avait l’intention de signer pour encore plus de vols.
Maintenir la cadence sans les Russes
« En décembre 2021, la NASA a annoncé la prolongation de la Station spatiale internationale jusqu’en 2030 », avait alors écrit l’agence spatiale dans un billet de blog. « Avec cette prolongation, il y a un besoin de missions de rotation d’équipage supplémentaires pour maintenir une cadence de vol sûre et durable tout au long du reste des opérations prévues de la station spatiale. » L’ISS, qui devait atteindre la fin de sa carrière en 2024, sera en effet utilisée jusqu’en 2030, quand une éventuelle remplaçante – dont on ne sait rien pour l’instant – prendra sa place.
Or, parmi les pays qui cogèrent la station spatiale, la Russie a annoncé qu’elle se contenterait de remplir ses obligations jusqu’en 2024 seulement, avant de prendre son indépendance dans l’espace. Or, les vaisseaux Soyouz de Roscosmos représentent la majorité des lancements vers l’ISS ; si la NASA et ses partenaires veulent continuer à assurer ravitaillement et rotations, il faudra remplacer le facteur russe. Du pain bénit pour Elon Musk.
Mauvaise nouvelle pour Boeing
Moins pour Boeing, le partenaire classique de la NASA quand il s’agit de mettre en place des lancements spatiaux, comme dans le cadre du programme Artemis. Mais l’agence spatiale précise bien qu’elle n’abandonnera pas son contractuel historique. « Toutefois, nous aurons besoin de missions supplémentaires de SpaceX pour mettre en œuvre notre stratégie consistant à alterner les missions de chaque fournisseur commercial une fois par an », précisait Phil McAllister, directeur de l’espace commercial de la NASA, dans un communiqué publié en juin. « Notre objectif a toujours été d’avoir plusieurs fournisseurs pour le transport en équipage vers la station spatiale », a déclaré McAllister. « SpaceX a assuré de manière fiable deux missions avec équipage de la NASA par an, et nous devons maintenant compléter ces vols pour aider à répondre en toute sécurité aux besoins à long terme de l’agence. »