L’énergie solaire dans les zones désertiques présente un paradoxe surprenant : elle nécessite de grandes quantités d’eau pour son entretien. Ce qui remet en question son étiquette « durable ».
Un paradoxe surprenant : l’énergie solaire dans le désert nécessite de grandes quantités d’eau, qui n’existe pas

Pourquoi est-ce important ?
Cet entretien des infrastructures photovoltaïques gourmand en eau dans les zones désertiques révèle un dilemme crucial dans la transition énergétique durable. Il met en évidence à quel point des ressources essentielles telles que l’eau et l’énergie sont inextricablement liées et comment cette relation peut influencer l’empreinte environnementale des technologies vertes.La poussière et le sable nécessitent un nettoyage régulier
Dans l’actu : la péninsule arabique semble idéale pour des centrales photovoltaïques à grande échelle comme celles des États du Golfe. Là bas, il y a environ 3.400 heures d’ensoleillement par an. Soit nettement plus que les 1.600 heures en Allemagne et les 2.900 en Espagne. La région offre donc une opportunité unique pour l’énergie solaire.

- Dans le désert d’Arabie, les panneaux solaires se couvrent rapidement de poussière et de sable. Ce qui nécessite un nettoyage régulier.
- Le plus grand défi amené par ces températures élevées et cet isolement est la pénurie d’eau. Une eau pourtant cruciale pour l’entretien des panneaux solaires.
- Dans cette région extrêmement sèche, où les précipitations sont rares (< 100 mm de pluie par an) et où les sources d’eau souterraine sont presque épuisées , l’eau représente un obstacle important à la réalisation des ambitions énergétiques durables.
Zoom avant : les systèmes de nettoyage sans eau sont coûteux et limités en termes d’extensibilité.
- Un certain nombre d’entreprises ont développé des systèmes de nettoyage sans eau, mais ceux-ci ne sont pas encore largement applicables.
- Malgré l’utilisation de systèmes robotisés pour nettoyer les panneaux photovoltaïques dans certaines zones, les coûts des techniques de nettoyage sans eau restent élevés. Leur application est limitée à des projets pilotes à petite échelle. De plus, cela entraîne des coûts énergétiques et des émissions de CO2 importants.
Un besoin en eau accru pour l’entretien
Zoom arrière : le paradoxe de l’utilisation de l’eau dans les zones arides pour l’énergie solaire montre la complexité des technologies dites « durables ».
- Leurs partisans affirment que les sources d’énergie renouvelables nécessitent généralement moins d’eau que les combustibles fossiles conventionnels. Ce qui est probablement exact.
- Toutefois, les chiffres absolus de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ne reflètent qu’une part limitée des énergies renouvelables dans le mix énergétique mondial.
- De plus, ces estimations ne tiennent souvent pas compte de la situation géographique des projets d’énergie renouvelable, tels que les parcs solaires dans les zones désertiques, où les problèmes de poussière peuvent entraîner une augmentation des besoins en eau pour la maintenance.
Conclusion. Oui, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite investissent dans des projets durables à l’étranger. Mais l’emplacement de ces infrastructures, notamment dans les zones de stress hydrique, soulève des questions sur l’utilisation de l’eau. Cela provoque aussi des oppositions locales, comme dans le cas du parc solaire Noor au Maroc. Les décideurs doivent tenir compte de la consommation d’eau lors de l’installation d’infrastructures d’énergie renouvelable. Pourtant, l’eau est souvent réduite à une question de « sécurité hydrique ».
(OD)