Un Macron fané peut-il revitaliser l’UE?

Dans un nouveau sondage de l’institut iFop, le parti LREM d’Emmanuel Macron est pour pour la première fois au coude à coude avec l’ex-Front national de Marine Le Pen.

Le Rassemblement national (RN), qui est l’ex-Front national de Marine Le Pen, obtiendrait autant de voix aux élections européennes de mai 2019 que La République et Marche (LREM) du président Emmanuel Macron. C’est ce qui ressort d’un sondage de l’Institut ifop commandée par La Lettre de l’Expansion (€). Les partis du centre-droit, du centre et de la gauche ont perdu du terrain en faveur de l’extrême droite. 

Le Pen et Macron se battent au coude à coude. Les deux partis sont crédités d’entre 19 % et 21 % des votes. Le RN de Marine Le Pen obtiendrait 3 % de voix de plus que lors du précédent sondage, tandis que le LREM de Macron pourrait perdre 1 % de ses suffrages, si son score s’établit à 19 %.

Les Républicains (LR), le parti de l’ancien président Nicolas Sarkozy, obtiendrait 14 % des voix, La France insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon est bloquée à 11 %. Le parti socialiste peut encore compter sur 6 % des voix. Les partis du centre-droit, du centre et de la gauche doivent donc céder leur place au profit de l’extrême droite. L’enquête Ifop a été menée auprès de 1 003 électeurs âgés de 18 ans et plus.

Macron également moins populaire que son premier ministre Edouard Philippe

La popularité du président français est clairement en berne. Un sondage publié la semaine dernière par le magazine Paris-Match a montré que moins de 30 % des Français se reconnaissent dans sa politique. Ils lui reprochent, outre d’avoir fait baisser leur pouvoir d’achat, de ne pas connaître les difficultés auxquelles ils sont confrontées. Son Premier ministre Edouard Philippe profite de la faiblesse de Macron et peut compter sur une cote de satisfaction de 36 %. Selon les Français, Philippe inspire la confiance, sait dialoguer et est considéré comme capable de réformer le pays.

Le feu sacré évanoui

Macron semble un peu usé. Cela n’a rien de surprenant compte tenu du rythme trépidant qu’il s’impose et sa volonté de se profiler comme le sauveur de l’Union européenne, surtout maintenant qu’Angela Merkel a annoncé son départ.

L’indécision et une série de saillies incontrôlées révèlent que l’homme traverse une période difficile. Dans une récente et très regrettable intervention en Slovaquie, il a qualifié les hauts responsables politiques polonais et hongrois « d’esprits fous qui mentent à leur peuple par leurs positions anti-européennes« . Selon Macron, ces hommes politiques n’ont fait carrière que « grâce aux fonds structurels européens ».

Une UE sans Merkel et avec un Macron affaibli ?

À sept mois des élections européennes, le Parti populaire européen (PPE) – le plus grand groupe au Parlement européen, comprenant le CDH et le CD & V – devra maintenant compter avec Viktor Orban et sans Merkel. La dynamique de la nouvelle alliance européenne de Macron semble être terminée. Il faudra plus que le traditionnel «bashing anti-populiste» pour renverser la situation. Si les dirigeants allemands et français sont affaiblis, la question se pose de savoir qui peut diriger le centre politique en Europe. Il semble donc probable que nous devons nous attendre à une énième surprise. 

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