Un Kosovar sur dix vit en Suisse

Le dixième anniversairede la déclaration d’indépendance du Kosovo a été égalementcélébré en Suisse. Il y a dix ans, lorsque le Kosovo proclamaitson indépendance, des milliers de personnes s’étaient rassembléessur la place de la Riponne, à Lausanne, pour fêter la naissance dunouvel État. La raison ? Les deux pays entretiennent des liensétroits depuis longtemps.  

De nos jours, près de200.000 Kosovars résident en Suisse. En d’autres termes, celasignifie qu’un Kosovar sur dix vit en Suisse, précise Le Temps. Enoutre, nombreux sont les Suisses qui ont une origine kosovare.

Selon les observateurs, celien étroit entre Suisses et Kosovars a commencé au début desannées 60 avec la signature d’un accord bilatéral avec Belgradeafin que des travailleurs saisonniers puissent émigrer enSuisse.

Travailleurs saisonniers

Selon Driton Kajtazi,directeur de l’Institut suisse d’études albanaises (ISEAL), il existeun lien extrêmement fort entre la Suisse et le Kosovo. Un Suisse sur40 est de langue et et de culture albanaise, explique l’expert quisouligne qu’un dixième de la population suisse est kosovar.

« Je ne connais pasde Kosovar qui n’ait pas de lien familial avec la Suisse »,explique Kajtazi. Ce rapprochement s’explique par la signature en1963 d’un accord bilatéral entre l’ex-Yougoslavie et la Suisse pourque des travailleurs saisonniers puissent s’installer dans le pays.Ces hommes sont arrivés en Suisse sans leur famille pour travailler,par exemple, dans le secteur de la construction.

Près de vingt ans après,la guerre du Kosovo débute. Les travailleurs kosovars présents enSuisse ramènent alors leur famille dans le pays. Fin 1999, la Suissecompte alors 65.000 réfugiés kosovars.

Cette immigrationimportante se reflète dans le sport suisse. Il suffit pour cela deregarder l’équipe nationale de football suisse. Les plus grandsjoueurs suisses comme Xherdan Shaqiri, Granit Xhaka et ValonBehrami viennent du Kosovo.

Populisme

Selon Bashkim Iseni,directeur de la plate-forme journalistique Albinfo, le sport a jouéun rôle majeur dans l’intégration des Kosovars en Suisse. « LesKosovars ont permis de redynamiser l’image du football suisse »,déclare Iseni. « Cela a également changé la perception desSuisses à l’égard des Kosovars. »

Avant l’avènement desjoueurs de football kosovars en Suisse, cette population n’étaitassociée par les médias qu’à des fais délictuels.Cette stigmatisation sera d’ailleurs principalement exploitée pardes partis populistes tels que l’Union démocratique du centre (UDC).Toutefois, selon Iseni, l’intégration des Kosovars ne s’observe pas que dans lesport. En Suisse, on trouve également de nombreux exemplesd’entrepreneurs de renommée d’origine kosovare.

Programme de soutien au rapatriement des réfugiés

Cependant, la Suisse vatenter de limiter l’afflux de Kosovars. Après la guerre du Kosovo,un programme sera mis en place en Suisse afin de soutenir lerapatriement des réfugiés. Ainsi, 61.000 ont pu retourner dans leurpays d’origine au début des années 2000.

Par la suite, laSuisse a pu bénéficier du calme relatif au Kosovo. Tout incidentdans ce pays avait des implications en Suisse, précise Le Temps.C’est l’une des grandes raisons pour laquelle la Suisse s’est engagéeà soutenir la reconstruction du Kosovo.

« Tant que lesconflits duraient, les regroupements familiaux en Suisse risquaientde se poursuivre », explique Ueli Leuenberger, fondateurde l’Université populaire albanaise

Aujourd’hui encore, laSuisse reste très active au Kosovo. Cette dernière est laprincipale source d’investissements directs du jeune État. Enfin, deuxcents entreprises suisses se sont installées au Kosovo.

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