Principaux renseignements
- La location de Su‑25 nord‑coréens permettrait à la Russie d’améliorer ses capacités offensives tout en réduisant au minimum son exposition aux systèmes de défense aérienne.
- La Corée du Nord en tirerait des avantages financiers, une expérience de combat pour ses pilotes, davantage d’heures de vol ainsi qu’un soutien en matière de maintenance des appareils.
Un analyste russe, spécialisé dans les capacités militaires de la Corée du Nord, a proposé de louer des avions d’attaque au sol Su‑25 nord‑coréens pour une utilisation contre l’Ukraine.
Capacités de frappe améliorées
Vladimir Khrustalev, l’analyste qui défend cette approche, estime que la configuration de l’armement du Su‑25 permettrait de frapper des cibles le long de la ligne de front et plus en profondeur au sein des formations ennemies, tout en réduisant au minimum l’exposition aux défenses aériennes. Selon lui, cette stratégie augmenterait la probabilité de neutralisation des objectifs tout en assurant une meilleure protection de l’appareil.
Khrustalev souligne également l’utilité pratique du recours à la location d’avions de combat. À cet égard, il évoque des précédents de tels accords impliquant des pilotes étrangers, assortis de mécanismes de compensation et d’assurance clairement définis.
Risques minimaux pour la Corée du Nord
Il estime que la Corée du Nord courrait des risques minimes dans le cadre de cet accord grâce à l’utilisation de munitions guidées de précision en dehors de la portée des défenses aériennes ennemies, ce qui réduirait la vulnérabilité des pilotes. La Corée du Nord recevrait en outre une compensation financière, ainsi qu’une expérience de combat pour ses pilotes, davantage d’heures de vol et un soutien en matière de maintenance des aéronefs.
Khrustalev suggère également que la Russie pourrait compenser toute perte éventuelle d’appareils en transférant des Su‑25 remis à neuf issus de son propre inventaire.
Puissance aérienne russe
Du point de vue russe, l’acquisition de Su‑25 supplémentaires permettrait de renforcer les effectifs existants et de recourir à des munitions guidées de précision plutôt qu’à des roquettes non guidées. Selon Khrustalev, cela pourrait augmenter le nombre d’attaques quotidiennes tout en optimisant la consommation de carburant, la capacité d’accueil et la logistique des pièces de rechange.
Désignation laser
Son analyse met également en lumière un nouveau missile de croisière compatible avec le Su‑25. Chaque appareil pourrait emporter deux missiles, avec une portée estimée entre 100 et 150 kilomètres et un potentiel pouvant atteindre 250 à 300 kilomètres. Khrustalev mentionne également des missiles guidés de plus petite taille, comparables au Ghaem‑114 iranien, avec une portée minimale de guidage d’environ 10 kilomètres.
Il propose en outre d’utiliser des véhicules aériens sans pilote pour la désignation laser des cibles en combinaison avec ces armes, établissant un parallèle avec les obus d’artillerie à guidage laser Krasnopol employés par les forces russes. Khrustalev souligne que la désignation laser multiplateforme est courante au sein des forces aériennes de l’OTAN depuis les années 1980 et qu’elle est utilisée en situation de combat depuis 1991.
Transfert de technologie des missiles
l spécule en outre que l’Iran aurait développé des variantes plus avancées de la famille de missiles Ghaem‑114 à « tir et oubli ». Il suggère à cet égard que la Corée du Nord pourrait disposer de systèmes similaires en raison de décennies de coopération avec Téhéran dans des domaines militaires sensibles.
Khrustalev plaide également pour l’adaptation de kits de guidage russes destinés aux bombes non guidées, afin d’équiper les Su‑25 nord‑coréens de capacités de bombes planantes. Cela permettrait l’emploi de munitions guidées de la classe FAB‑500, plutôt que des attaques traditionnelles à la roquette. (fc)
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