Plus tôt cette semaine, le Parlement européen a approuvé plus de 55 nouveaux projets d’infrastructure pour faciliter l’extraction et le transport du gaz liquéfié, ce qui va à l’encontre des plans climat que l’Europe poursuit. Les défenseurs de l’environnement parle d’hypocrisie climatique dans le chef des parlementaires.
Il y a plus de 151 projets d’infrastructure sur la liste des projets dits d’intérêt commun, dont 55 sont liés au gaz. L’UE souhaite que ceux-ci réduisent sa dépendance à l’égard de la Russie et augmentent la garantie de livraison.
La plupart des projets sont transfrontaliers et envisagent la construction de pipelines sur le territoire de différents États membres. Les projets lient également l’UE à un modèle d’énergie fossile qui dépassera 2050, année à laquelle l’Europe déclare vouloir être neutre sur le plan climatique. Les projets sont un héritage de la Commission Juncker, mais ils vont à l’encontre du ‘Pacte vert’ de la nouvelle Commission d’Ursula von der Leyen qui a fait de la réduction de CO2 une priorité.
La Commission minimise l’impact du vote et déclare qu’une nouvelle liste sera introduite en 2021 qui reflétera mieux le ‘Pacte vert’. Pendant ce temps, jusqu’à 1 milliard d’euros d’impôts sont débloqués pour les projets qui ont été approuvés mercredi. Les parties concernées peuvent également s’adresser à la Banque européenne d’investissement (BEI) pour un cofinancement.
Le lobby de l’énergie tire le meilleur parti du lobby environnemental
L’empreinte CO2 du gaz naturel est environ deux fois moindre que celle du charbon. Il reste le combustible fossile le plus sobre en carbone. Mais les militants du climat ne sont pas satisfaits des projets, qui ont été approuvés à une large majorité. L’UE considère qu’une planète plus verte est d’une importance capitale, mais dans l’état actuel des choses, d’autres choses sont plus importantes, dit-on.
Plusieurs parlementaires ne trouvent pas la liste idéale, mais tout de même un pas dans la bonne direction. Selon eux, il y a trop d’endroits dans l’UE où le passage du charbon au gaz ne peut être ignoré.
C’est principalement l’Allemagne qui a fait pression pour obtenir l’approbation des projets. Le gaz joue un rôle important dans le mix énergétique allemand et le pays souhaite se spécialiser dans la production de piles à combustible à hydrogène, qui pourront servir à l’avenir de source d’énergie alternative pour les voitures. Une énorme quantité d’énergie est nécessaire pour obtenir l’hydrogène pour ces piles à combustible. D’où l’importance vitale du projet controversé NordStream 2.
Selon le mouvement pour le climat, l’Europe a de nouveau démontré mercredi qu’elle est très bonne pour articuler des objectifs climatiques sensationnels, mais qu’elle sert finalement toujours les intérêts du secteur de l’énergie. Le lobby de l’énergie l’emporte pour l’instant toujours sur le lobby environnemental.