Une majorité des États membres de l’UE a donné son feu vert pour des droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques chinoises. Pour certains producteurs, la taxe totale pourrait atteindre 45 %. Cependant, des mesures alternatives sont encore à l’étude.
Principaux renseignements
- Début novembre, les droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques chinoises entreront définitivement en vigueur pour une durée de cinq ans.
- Tous les États membres de l’UE ne soutiennent pas ces droits de douane supplémentaires, l’Allemagne s’y oppose notamment.
Dans l’actualité : Une majorité suffisante d’États membres de l’UE a voté aujourd’hui en faveur de droits de douane sur les voitures électriques chinoises. Ceux-ci entreront en vigueur au début du mois prochain pour une durée de cinq ans.
- Ces droits de douane supplémentaires sont le résultat d’une enquête de la Commission européenne sur les « subventions chinoises perturbant le marché ». Il en ressort que les producteurs chinois de voitures électriques bénéficient d’un avantage concurrentiel déloyal par rapport à leurs concurrents européens.
- La Commission européenne avait déjà introduit en juillet des droits de douane temporaires. Le montant que doivent payer les constructeurs chinois dépend de leur degré de coopération dans l’enquête. Ces taxes viennent s’ajouter à un droit de douane déjà existant de 10 %.
- Le tarif est de 17 % pour BYD et de 18,8 % pour Geely.
- Pour les autres marques qui ont coopéré à l’enquête européenne, la taxe supplémentaire est de 20,7 %.
- Les producteurs qui ont refusé de coopérer voient leur droit de douane grimper jusqu’à 35,3 %.
- Même Tesla n’échappe pas à la taxe supplémentaire. Pour les voitures que l’entreprise d’Elon Musk fabrique en Chine, le taux s’élève à 7,8 %.
- Jusqu’à présent, les tarifs punitifs n’ont pas vraiment été payés, ils étaient seulement couverts par une garantie bancaire par cargaison. Mais la Commission européenne souhaite désormais transformer ces taux provisoires en droits définitifs.
Des voitures chinoises plus chères ?
À suivre : Les fabricants chinois de véhicules électriques devront décider s’ils augmentent les prix de leurs véhicules pour compenser la taxe, à un moment où la demande intérieure diminue, ce qui réduit leurs marges bénéficiaires. Par ailleurs, plusieurs constructeurs automobiles chinois envisagent d’investir dans des usines en Europe, ce qui pourrait leur permettre d’éviter ces droits de douane.
- Ces taxes supplémentaires ont déjà un impact sur les ventes, rapporte l’agence de presse Bloomberg. En août, 48 % de voitures chinoises en moins ont été vendues dans l’UE. La part des voitures électriques vendues dans l’UE et fabriquées en Chine est passée de 3 % il y a trois ans à plus de 20 % aujourd’hui.
- « Cependant, l’augmentation des tarifs en Europe aura un impact limité sur les constructeurs chinois, car la région ne représente qu’une fraction de leurs ventes totales », remarque Kevin Lau, analyste chez le prestataire de services financiers japonais Daiwa Securities. « L’Europe a contribué entre 1 et 3 % aux revenus totaux de BYD, Geely et SAIC au cours des quatre premiers mois de cette année. »
Tous les États membres de l’UE ne soutiennent pas ces droits de douane supplémentaires sur les voitures électriques chinoises
À noter : Tous les États membres de l’UE ne sont pas favorables à ces droits de douane supplémentaires.
- Alors que la France est un grand défenseur et a précédemment exhorté l’UE à lancer une enquête sur d’éventuels tarifs, l’Allemagne s’y est opposée, craignant les conséquences pour ses propres constructeurs automobiles qui rencontrent des difficultés.
- Le ministre hongrois des Affaires étrangères, Peter Szijjarto, a déclaré jeudi que son pays opposerait son veto à la proposition de la Commission européenne.
Mais : la Commission européenne espère toujours des discussions avec la Chine sur des mesures alternatives.
- Elle négocie avec les constructeurs automobiles chinois sur la mise en place de prix minimums à l’importation ou sur la limitation du nombre de voitures destinées au marché de l’UE.
- Les discussions avec Pékin ne se déroulent cependant pas sans accroc. La Chine a déjà réagi aux droits de douane supplémentaires en lançant une procédure antidumping contre les produits laitiers importés d’Europe.
- « Le ministère du Commerce a décidé de lancer une enquête antidumping sur certains produits laitiers importés de l’Union européenne à partir du 21 août 2024 », a annoncé le gouvernement chinois dans un communiqué. L’enquête devrait durer un an, mais pourrait être prolongée de six mois.