Comment l’UE va réintroduire des contrôles pour les visiteurs venus de pays qui ne nécessitaient pas de visa

La libre-circulation au sein des différents pays de l’Union européenne semble être un droit acquis pour beaucoup d’entre nous, mais dans les faits, ce n’est pas si simple ; car après un travail de longue haleine entamé en 2016, l’UE compte rétablir les contrôles pour certains voyageurs.

Pour les citoyens de l’UE, rien ne change : ils pourront toujours circuler, travailler et commercer où bon leur semble selon le principe de libre circulation des biens et des personnes. De même, les ressortissants de pays pour lesquels l’Union exige un visa ne verront aucun changement. Mais pour ceux qui se retrouvent quelque part entre ces deux situations, et ils sont nombreux, il va falloir s’adapter à un nouveau système.

61 pays concernés, dont le Royaume-Uni

Celui-ci se nomme ETIAS, pour « European Travel Information and Authorisation System » (Système européen d’information et d’autorisation concernant les voyages), et il s’appliquera aux pays non-membres de l’Union et dont les citoyens peuvent entrer dans l’espace Schengen de l’UE sans avoir besoin d’un visa. Parmi ceux-ci, on peut citer les États-Unis, le Canada, ou encore Israël, ainsi que de nombreux pays frontaliers de l’UE. Dont le Royaume-Uni, qui va de facto perdre son droit de libre-circulation suite au Brexit. La liste complète est consultable sur le site d’information sur l’espace Schengen.

ETIAS n’a toutefois pas grand-chose à voir avec un vrai visa, nuance CNN : ce document accessible en ligne peut s’obtenir bien plus rapidement et ne nécessite aucune information biométrique. Il n’empêche qu’il s’agit d’une démarche administrative supplémentaire, et que celle-ci a des règles et un coût.

La procédure de demande se fera via un « système informatique largement automatisé », l’approbation étant accordée « en quelques minutes » pour environ 95 % des demandeurs, selon un mémo publié par l’UE. Le délai maximal d’approbation pourrait aller jusqu’à un mois dans des « cas très exceptionnels ». Toute personne dont la demande est rejetée aura le droit de faire appel.

7€ pour entrer dans l’Union

L’autorisation ETIAS est valable pour un nombre illimité d’entrées sur trois ans. Toutefois, les titulaires doivent se conformer aux règles en matière d’immigration et de dépassement de la durée de séjour. Actuellement, les ressortissants de pays tiers ne peuvent pas rester plus de 90 jours dans l’ensemble du bloc, pour chaque période de 180 jours. Pour obtenir ce document, nécessaire pour toute personne de 18 à 70 ans, il faudra débourser 7€. On ne sait pas encore si les autres catégories d’âge bénéficieront d’un tarif réduit ou pourront faire leur demande gratuitement.

L’UE justifie cette mesure par la nécessité de mieux contrôler ses frontières, alors qu’elle est confrontée à la fois à la menace terroriste et à des crises migratoires. Des raisons évoquées pour justifier « une meilleure gestion de ceux qui pénètrent les frontières de l’UE. » La mise en application du document ETIAS est programmée pour mai 2023.

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