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D’une dépendance énergétique à une autre : l’Europe craint de rompre avec Moscou pour tomber entre les griffes de Pékin

D’une dépendance énergétique à une autre : l’Europe craint de rompre avec Moscou pour tomber entre les griffes de Pékin
Zonnekracht is in de Europese Unie de snelst groeiende duurzame energiebron. – Patrick Aventurier/ABACAPRESS.COM

Tomber de Charybde en Scylla : c’est ce que risque de faire l’UE si elle rejette les énergies fossiles russes, mais ne dynamise pas ses propres filières dans les technologies nécessaires au stockage des énergies renouvelables.

Pourquoi est-ce important ?

L'Union européenne met les bouchées doubles pour parvenir à faire sa transition énergétique dans les délais qu'elle s'est elle-même fixés. Mais si la crise diplomatique avec la Russie a fait redoubler la cadence, l'UE n'est pas sortie d'affaire : se passer d'énergies fossiles c'est bien, mais il faut la remplacer par autre chose, et l'expertise technique et les ressources ne suivent pas forcément.

Dans l’actualité : les dirigeants de l’UE se réuniront à Grenade, en Espagne, le 5 octobre octobre prochain. À l’ordre du jour : comment ne pas tomber de Charybde en Scylla ? Si l’UE a su se sevrer plus aisément que prévu du pétrole russe (mais pas encore suffisamment du GNL), elle reste encore très dépendante pour développer sa propre filière renouvelable.

Le problème du stockage

  • L’Union européenne pourrait devenir aussi dépendante de la Chine pour les batteries lithium-ion et les piles à combustible d’ici 2030 qu’elle l’était de la Russie pour l’énergie avant la guerre en Ukraine, selon un document préparé en amont de cette rencontre, et que Reuters a pu consulter.
  • Si la filière éolienne européenne tire déjà la sonnette d’alarme face aux risques de dépendances envers les fournisseurs chinois, le vrai problème vient du stockage.
  • Les énergies naturelles – le vent et le soleil – étant intermittentes, il faut investir dans des batteries et des accumulateurs, pour pouvoir stocker durant les périodes de fort rendement, en prévision de celles plus calmes.
  • Or, l’UE dispose d’une position forte dans les phases intermédiaires et d’assemblage de la fabrication d’électrolyseurs avec plus de 50% du marché mondial, signale le rapport, mais elle dépend fortement de la Chine pour les piles à combustible et les batteries lithium-ion.

« Sans la mise en œuvre de mesures énergiques, l’écosystème énergétique européen pourrait dépendre de la Chine d’ici 2030 d’une manière différente, mais avec une gravité similaire, à celle qu’il avait vis-à-vis de la Russie avant l’invasion de l’Ukraine ».

Or, la croissance de la Chine dans tous les domaines technologiques de pointe a de quoi menacer d’autant plus l’autonomie de l’Union, souligne encore le rapport. Et pas seulement dans le domaine de l’énergie.

Comment rester dans la course ?

  • On peut bien sûr citer le cas particulier de l’automobile où, prise entre Tesla d’un côté et les modèles chinois de l’autre, l’Europe ne sait pas trop sur quel cheval parier.
  • L’expertise européenne reste très valable dans tout ce qui est numérique, des drones aux banques de données. Mais l’écart se creuse, car l’Empire du Milieu progresse à pas de géants et pas nous.
  • D’ici 2030, cette dépendance étrangère pourrait sérieusement entraver les gains de productivité nécessaires pour rester dans la course, pour moderniser l’industrie, mais aussi l’agriculture, et donc garder une certaine autonomie, précise la note destinée aux chefs d’État européens. Nul doute que ceux-ci auront du pain sur la planche.
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