“Des guerres de religion vont vite éclater en Europe”

« Il n’y a pas de différence entre l’état d’esprit de Geert Wilders et celui des sociaux-démocrates aux Pays-Bas. Ils ont tous le même. Cette mentalité pousse l’Europe au bord du gouffre. Des guerres de religion vont vite éclater en Europe ».

Cette déclaration, c’est celle du ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu (en photo aux côtés de Didier Reynders) lors d’un meeting électoral dans la ville balnéaire d’Antalya, dans le sud de la Turquie.

La tension est montée entre la Turquie et les Pays-Bas, depuis que ces derniers ont refusé l’accès à leur territoire à deux ministres turcs au cours du week-end. Ces ministres voulaient y tenir des meetings pour rassembler les populations d’origine turque résidant en Hollande, et obtenir leur soutien pour un référendum qui doit bientôt avoir lieu.

Le référendum

En effet, un référendum est organisé le mois prochain en Turquie, qui conditionne l’adoption d’une réforme constitutionnelle pouvant sensiblement étendre les pouvoirs présidentiels en cas de victoire du oui. La réforme en question a  déjà été adoptée par le Parlement turc, et elle doit maintenant être soumise à l’approbation du public au travers de ce référendum.

Les changements constitutionnels ont des implications profondes et elles permettront à Erdogan, qui est au pouvoir depuis quatorze ans en Turquie,  de se maintenir à la présidence jusqu’en 2029. En outre, les pouvoirs du président sont également étendus. En particulier, la réforme supprime le poste de Premier ministre, un rôle qu’Erdogan avait pourtant tenu lui-même à partir de 2003 et pendant 3 mandats, avant de devenir président il y a 3 ans.

Istanbul a rompu les liens avec sa jumelle Rotterdam

Mercredi, la ville turque d’Istanbul a rompu son jumelage avec la ville de Rotterdam. C’est ce que le conseil municipal a décidé à l’unanimité après la déclaration d’Erdogan selon laquelle « Il est impossible d’avoir un jumelage de ville avec des gens pareils ». Plus tôt, le président turc avait accusé le gouvernement hollandais de présenter des « vestiges du nazisme ».

(Traduction du tweet : « Rotterdam détruite par les nazis. Aujourd’hui, avec un maire né au Maroc. Quiconque y verrait du fascisme aurait perdu tout contact avec la réalité. Nous sommes Européens et fiers »

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