Le président des Etats-Unis a promulgué mercredi le nouvel accord commercial trilatéral négocié pendant de longs mois avec le Mexique et le Canada, mais aussi l’opposition démocrate.
C’est le dernier acte d’un très long processus qui a commencé dès l’arrivée du milliardaire républicain à la Maison Blanche, en janvier 2017, jusqu’à l’adoption finale par le Congrès américain mi-janvier de l’Accord Etats-Unis Mexique-Canada (AEUMC).
‘Aujourd’hui, nous mettons enfin un terme au cauchemar de l’Aléna’, a lancé Donald Trump lors d’une cérémonie de signature à la Maison Blanche, en référence au précédent accord qui liait les trois pays depuis 1994 mais qu’il critiquait avec force, estimant qu’il avait coûté trop d’emplois à l’économie américaine.
Il a en revanche promis un ‘avenir glorieux’ à l’industrie américaine grâce à l’AEUMC.
Eviter les délocalisations
Le nouveau texte est un toilettage de l’Aléna de 1994 signé à l’époque par Bill Clinton. Il prévoit par exemple des innovations en matière environnementale, mais doit surtout réduire les différences de traitement entre ouvriers des trois pays pour éviter des délocalisations massives. En outre, il est censé dopé la croissance américaine.
Trump estimait les États-Unis lésé dans leur rapport de force avec les pays voisins. Il a donc renégocié l’accord, comme il le fait maintenant avec la ‘phase 1‘ pour la Chine. Les tensions commerciales s’apaisent et la croissance économique mondiale ne s’en plaindra pas.
L’AEUMC amendé a déjà été ratifié le 10 décembre par le Mexique, et devrait l’être sans grande difficulté par le Canada dans les semaines à venir. Le gouvernement de Justin Trudeau a lancé lundi la ratification parlementaire en appelant l’opposition à l’approuver rapidement.
Le grain de sable des démocrates
La Chambre des représentants américaine, à majorité démocrate, avait consenti à donner son aval en décembre, à l’issue de longues discussions avec l’administration Trump et au prix de nombreux amendements au texte initial dévoilé fin 2018. Le Sénat lui a emboité le pas le 16 janvier, et la signature du président n’était plus qu’une formalité.
L’enjeu sur la campagne n’est toutefois pas primordial. Car 4 Américains sur 5 ont peu ou pas du tout entendu parler de cet accord. Et seuls 5% le rejettent. On est loin de la défiance que peut susciter le Ceta ou plus récemment le Mercosur en Europe.
Le Canada et le Mexique sont les deux premiers marchés d’exportation des Etats-Unis.
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