D’où viennent le quart des travailleurs indépendants d’origine étrangère de Belgique ?

La proportion d’indépendants dans la population a augmenté l’an dernier, avec une part significative de travailleurs d’origine étrangère, alors qu’ils sont confrontés à davantage d’obstacles que les personnes issues de notre pays.

Dans l’actu : Un rapport de l’observatoire Schengen Visa Info indique que près de 23,5 % de tous les travailleurs indépendants de notre pays sont d’origine étrangère.

  • Selon la même étude, la proportion d’indépendants dans l’ensemble de la population active est passée de 14,2 % à 15,8 % l’an dernier.
  • La part totale des personnes d’origine étrangère – c’est-à-dire celles qui sont nées avec une nationalité étrangère ou dont l’un des parents est né avec une nationalité étrangère – sur le marché du travail a également augmenté, passant de 9,2 % à 10,3 %.
  • Les personnes d’origine étrangère représentent actuellement 25,2 % de la population active en Belgique et 31,6 % de la population totale de 11,59 millions d’habitants.
  • Notre pays compte donc près de 3,7 millions de personnes d’origine étrangère, actives ou non.

En détail : Plus de 60 % des travailleurs indépendants d’origine étrangère proviennent d’un pays membre de l’Union européenne.

  • Parmi la part restante, on retrouve surtout des travailleurs d’Europe de l’Est et d’Asie.
  • À l’autre extrême, on retrouve les personnes issues des pays d’Afrique subsaharienne, qui ne représentent que 4,3 % des entrepreneurs d’origine étrangère de notre pays.
  • Les pays du Maghreb sont également sous-représentés, avec 6,2 % du total de cette tranche de la population.
  • Les femmes sont aussi en minorité, une conséquence de l’éducation qui leur est inculquée, selon les chercheurs : « On leur enseigne des compétences moins pertinentes pour l’entrepreneuriat, elles ont moins de modèles dans ce domaine et ont un réseau social (lié au travail) différent ».
  • L’éducation joue ainsi un rôle majeur chez les travailleurs indépendants : les données montrent que les personnes ayant atteint un niveau d’éducation supérieur qui s’engagent dans l’entrepreneuriat sont généralement d’origine étrangère.
    • Dans le même temps, les travailleurs indépendants d’origine étrangère sont confrontés à différents obstacles, dont la maîtrise de la langue – français ou néerlandais -, l’absence ou le manque de reconnaissance de leurs diplômes et un capital social et financier plus défavorable que les indépendants d’origine belge.

Sous le radar : Les chercheurs soulignent que la Belgique compte davantage d’indépendants grâce à la situation géographique centrale de notre pays, ainsi qu’à la proximité des institutions de l’Union européenne, qui peuvent constituer des facteurs favorables, au-delà de la répartition démographique.

  • Il s’agit aussi d’un phénomène lié à la digitalisation du marché du travail en Belgique, concluent-ils.
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