Que se passe-t-il quand vous tirez la chasse d’eau dans un avion?

La technologie des sanitaires d’avion a beaucoup évolué depuis la Seconde Guerre mondiale, et on ne se débarrasse plus des récipients contenant les excrétions par le hublot, comme on le faisait alors. Mais que se passe-t-il réellement lorsque l’on tire la chasse d’eau dans les toilettes d’un avion qui se trouve à 9 000 mètres d’altitude?

La technologie des sanitaires d’avion a beaucoup évolué depuis la Seconde Guerre mondiale, et on ne se débarrasse plus des récipients contenant les excrétions par le hublot, comme on le faisait alors. Mais que se passe-t-il réellement lorsque l’on tire la chasse d’eau dans les toilettes d’un avion qui se trouve à 9 000 mètres d’altitude?

Les toilettes des avions fonctionnent différemment des toilettes que l’on peut avoir à la maison, qui reposent sur le principe de la gravité. Dans ce système, l’eau qui remplit le bol lorsque l’on tire la chasse pousse l’eau qui s’y trouvait au fond, vers la tuyauterie, et avec elle, les déjections qu’elle contient.

Mais dans les avions, un tel système ne pourrait pas fonctionner, notamment parce que l’eau déborderait lors de turbulences. Les toilettes des aéronefs reposent sur un système d’aspiration des déchets, qui permet de vider le bol. Lorsque l’on actionne la chasse d’eau, un moteur aspire le contenu du bol vers une cuve, et en cours de vol, c’est la différence entre la pression de la cabine et celle de l’air extérieur qui entraine l’aspiration et le bruit inquiétant que l’on entend à ce moment-là. Le réservoir qui contient les excréments est vidangé par le personnel au sol après l’atterrissage de l’appareil.

La glace bleue

Jusqu’au milieu des années 1980, on utilisait le produit chimique bleu désinfectant et désodorisant que l’on trouve encore dans les toilettes portables, l’Anotec. Celui-ci était mélangé aux déchets dans la cuve, et les avions transportaient  des grandes quantités de ce liquide à chaque vol, ce qui engendrait une charge supplémentaire, en masse, comme sur le plan financier.

Un autre défaut de l’Anotec était qu’il provoquait occasionnellement des fuites d’eaux usées au niveau de l’ouverture du container à déchets. En vol, ces fuites formaient des blocs de glace, ce que les techniciens appelaient tout simplement la « glace bleue », et qui, évidemment, recelait bien autre chose que de la glace et de l’Anotec.

Parfois, lorsque l’avion amorçait sa descente au moment de l’atterrissage, ces blocs de glace se mettaient à fondre, et ils pouvaient alors se détacher de l’avion, tels des bombes d’excréments, et occasionner des dégâts au sol, voire, décorer de façon odorante la tenue vestimentaire des malheureux qui avaient eu la malchance de se trouver sur leur point de chute.

Ce sont ces risques qui ont forcé les compagnies aériennes à rechercher d’autres solutions moins périlleuses.

En 1975, James Kemper a inventé et breveté le système d’aspiration très bruyant utilisé par les avions modernes. Boeing a installé ce système pour la première fois en 1982, et il s’est maintenant généralisé à bord des avions.

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