En Grande-Bretagne, la Première ministre Theresa May veut solliciter une période de transition additionnelle de 3 ans pour le Brexit auprès de l’Union européenne. Cette proposition aurait déjà été avalisée discrètement par le Parlement britannique.
La Grande-Bretagne devrait proposer une nouvelle période de transition, à la suite de la période de transition déjà prévue jusqu’à la fin de l’année 2020, alors que la date de brexit initiale avait été fixée au 29 mars 2019.
La nouvelle période de transition s’étendrait jusqu’en 2023 – soit 7 ans après le référendum -, et elle aurait pour objectif d’éviter l’instauration de postes de contrôle douanier aux frontières entre les deux Irlande. Pendant cette période, le pays espère pouvoir développer des technologies susceptibles de se substituer aux postes-frontières traditionnels, qui pourraient fournir des cibles pour les groupes terroristes militant pour la réunification.
Les postes-frontières, pierre d’achoppement
Le potentiel retour des postes-frontières entre l’Irlande du Nord, territoire britannique, et la République d’Irlande, est en effet devenu la pierre d’achoppement sur laquelle se fracassent toutes les tentatives d’entente sur le brexit au Royaume-Uni. Le gouvernement britannique veut éviter que le Brexit provoque la sécession de l’Irlande du Nord, et hésite sur la forme à lui donner aux frontières du royaume.
En effet, les conservateurs soutenant le brexit veulent une rupture franche, et la réinstallation de postes-frontières, mais une autre partie du gouvernement souhaite obtenir une union douanière assortie de concessions pour éviter cette matérialisation physique du divorce d’avec l’UE, dont ils redoutent qu’elle cristallise les tentations unionistes de certains Irlandais.
Un sondage récent montre que plus des deux tiers des Irlandais du Nord (69 % précisément) souhaitent leur maintien dans l’UE, alors qu’ils n’étaient que 56 % à partager ce sentiment au moment du référendum sur le Brexit. En outre, les Irlandais du Nord qui préfèrent rester dans l’UE, et se réunifier avec la République d’Irlande, plutôt que rester au sein du Royaume-Uni après le Brexit, sont majoritaires (48 % contre 45 %).
Les eurocrates excédés
Reste à savoir comment cette proposition sera accueillie par Bruxelles. Les Eurocrates sont de plus en plus excédés par les tergiversations de Londres.
“Londres continue d’exiger d’être traité de manière spéciale après sa sortie, quasiment comme un État membre. À Bruxelles, cette position est assimilée à du déni pur et simple : les Britanniques s’aperçoivent, dossier par dossier, qu’ils seront moins bien hors de l’UE que dedans, et du coup posent des conditions jugées inacceptables”, analyse le journal français Le Monde.
En particulier, l’UE estime que la proposition de mise en place de contrôles douaniers automatisés, soumise par May, est irréaliste.
De nouvelles négociations doivent avoir lieu en juin, mais la perspective que le Royaume-Uni quitte l’UE sans avoir pu négocier d’accord avec lui, et qu’il redevienne un pays tiers quelconque soumis aux règles de l’Organisation Mondiale du Commerce vis à vis du bloc est de plus en plus palpable.
Les opposants au Brexit s’organisent pour obtenir un second référendum
En Grande-Bretagne, les opposants au Brexit – ils sont près de 500 000 – militent pour obtenir un second référendum. Une grande manifestation devrait les rassembler à Londres, le 23 juin prochain. « La dernière campagne était basée sur des mensonges. Maintenant que nous savons dans quelle galère ça mettra le pays, nous estimons que le peuple doit revoter », affirme Richard Wilson, qui dirige Leeds for Europe.
Le milliardaire americano-hongrois George Soros, qui soutient Best for Britain, un groupe opposé au brexit qui appelle à un second référendum, a décidé de capitaliser sur cette grogne. Il a annoncé qu’une campagne pour un second référendum allait être lancée dans les tout prochains jours. il aurait versé 700 000 £ (environ 800 000 euros) pour financer cette campagne.
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