La jeune marque Nothing a dévoilé la mise à jour de son smartphone, le Phone (3a). Toujours positionné sur le milieu de gamme, il propose une fiche technique alléchante, en plus d’un design très original, dans la lignée de l’ADN du constructeur londonien, avec notamment un téléobjectif pour faire mal à la concurrence.
Fondée seulement en 2020, la marque britannique Nothing a affiché ses ambitions au Mobile World Congress, en se frottant à des constructeurs beaucoup plus installés, pour y présenter ses nouveaux smartphones, les successeurs de Phone (2a) et (2a) Plus. En plus de chercher à gagner en visibilité, la jeune entreprise mise sur de jolies propositions pour se faire remarquer, avec notamment le Phone (3a), mais surtout le Phone (3a) Pro.
Un ADN respecté
Cette fois-ci encore, le Phone (3a) arbore un dos vitré transparent et respecte, de ce fait, l’ADN de la marque. Un choix risqué, car il ne plaira pas à tout le monde, mais qui a fait la réputation de la marque. Un ADN tellement respecté que le Phone (3a) ressemble presque trait pour trait à son prédécesseur.
Heureusement que Nothing a opté pour une nouvelle disposition des caméras au sein du bloc optique, avec l’intégration d’un nouveau capteur, sinon on aurait en effet pu croire qu’il s’agissait du Phone (2a). Est-ce pour autant un problème ? Pas vraiment. La magie de la coque transparente, laissant apparaitre les entrailles du téléphone, fonctionne toujours autant.
Le fameux Glyph, ces bandes Led qui s’illuminent à l’arrière du téléphone en fonction des notifications que l’appareil reçoit, est toujours de la partie et c’est une bonne chose. Même si dans la vie de tous les jours, ce gadget peut être ennuyant, il est étrangement cool.

En main, l’appareil est plaisant grâce à ses bords droits en plastique gainé, qui ne tranchent pas, comme sur le modèle Pro, et à son écran légèrement arrondi sur les extrémités. On notera d’ailleurs que ses dimensions sont identiques à celles de son grand frère, 77,5 mm x 163,52 mm x 8,35 mm, tout en étant plus léger, ce qui est toujours bon à prendre.
Pour le reste, le Phone (3a) gagne en résistance puisqu’il passe d’une certification IP54 à IP64, autrement dit, il résiste à la poussière et aux éclaboussures d’eau, mais ne doit pas être immergé. Enfin, il compte un nouveau bouton, l’Essential Key, un raccourci permettant d’accéder au Essential Space, mais on y reviendra.
Performances au top
Le Phone (3a) arbore un écran OLED de 6,77 pouces (2392 x 1080 pixels) avec un taux de rafraichissement maximal de 120 Hz (non LTPO) et profite d’une luminosité améliorée par rapport à son ancêtre. Les couleurs sont vives et les contrastes profonds, notamment avec le mode d’affichage Actif. La qualité d’affichage est au rendez-vous.
Même constat au niveau des performances. Équipé, là aussi comme son grand frère, d’un processeur Qualcomm Snapdragon 7s Gen 3 – et non plus d’un MediaTek Dimensity – et de 8 Go de RAM, le Phone (3a) offre une très bonne expérience, très fluide, que ça soit pour du multitâche ou du gaming.
Une partie photo satisfaisante
Le Phone (3a) compte une caméra supplémentaire au sein de son bloc optique, un téléobjectif périscope 2x (f/2.0). Avec un capteur principal de 50 Mpx (f/1.88) et un ultra grand-angle de 8 Mpx (f/2.2) – en baisse par rapport à celui du Phone (2a) – on a donc à trois caméras à l’arrière. De quoi proposer une expérience polyvalente, mais surtout satisfaisante dans l’ensemble. Comme son grand frère, il montre ses limites en basse luminosité, mais pour un appareil de cette gamme de prix (moins de 400 euros), il n’a pas à rougir. D’autant plus qu’il fait partie des rares de son segment à intégrer un téléobjectif périscope, ce qui n’est pas négligeable.
De l’IA et une expérience déroutante
Nous en parlions plus haut, le Phone (3a) inaugure, avec son grand frère, un nouveau bouton : Essential Key. Ce dernier permet de lancer rapidement Essential Space, un hub basé sur l’IA conçu pour faciliter la vie des utilisateurs. Car, oui, l’intelligence artificielle tient une place de choix dans le nouveau smartphone de Nothing. Une intégration originale de l’IA, qui démarque le téléphone de la concurrence, tout en proposant les fonctionnalités désormais traditionnelles de retouches photo.
Sur base des données enregistrées, comme notes vocales ou écrites, ainsi que les captures d’écran, Essential Space va proposer des résumés ou des actions à réaliser suivant ce qu’on a sauvegardé, comme acheter un livre qu’on a photographié, par exemple. Pour l’heure, le champ des possibles est encore limité. Il s’enrichira au fil des mois.
Le tout s’intègre sur Nothing OS 3.1, la surcouche du constructeur basée sur Android 15. L’expérience est plutôt déroutante. Comme chez OnePlus – rappelons que Carl Pei, fondateur de Nothing, est aussi cofondateur de OnePlus –, l’interface privilégie trois couleurs : noir, blanc et rouge, avec une nette dominance du noir. Cela interpelle lorsqu’on allume le téléphone pour la première fois, ça change de ce que propose la concurrence.
On notera également que, toujours dans l’optique de respecter son ADN, Nothing conserve sa police d’écriture caractéristique. Là aussi, c’est plutôt atypique et déroutant, mais aussi très cool.
L’interface est globalement épurée et bien pensée, avec un haut niveau de personnalisation, mais toujours dans l’ADN de la marque. Nothing promet trois ans de mises à jour majeures et six ans de mises à jour de sécurité. C’est un peu moins que la concurrence, mais peut-être aussi plus réaliste. Il est en effet assez rare de conserver son téléphone pendant 7 ans, mais il aurait peut-être été intéressant de pousser jusqu’à 4 ans de mises à jour logicielles majeures ?
Une autonomie qui ne brille pas
Là encore, le Phone (3a) dispose d’une batterie de même capacité que le Pro, à savoir de 5.000 mAh. De quoi lui permettre de tenir la journée sans aucun souci. Si certains modèles de même segment font mieux, cela reste tout à fait satisfaisant.
Compatible avec la charge filaire 50W, le téléphone passe de 0 à 100% de batterie en une heure. C’est une performance honorable pour un appareil qui n’est pas chinois et qui donc, ne profite pas de la charge ultra rapide.
Conclusion
Avec son design transparent emblématique et une interface épurée sous Nothing OS 3.1, le Nothing Phone (3a) reste fidèle à l’ADN de la marque. Malgré une ressemblance frappante avec son prédécesseur, il se distingue par une nouvelle disposition des caméras, mais surtout un téléobjectif périscope, rare dans cette gamme de prix, et une meilleure résistance aux éléments grâce à sa certification IP64. Son écran OLED de 6,77 pouces, son processeur Snapdragon 7s Gen 3 et son optimisation logicielle assurent une expérience fluide et agréable au quotidien. L’intégration de l’intelligence artificielle via Essential Space ouvre des perspectives intéressantes, bien que limitées pour l’instant. Avec une autonomie correcte et une charge rapide de 50W, le Phone (3a) se positionne comme une alternative séduisante sur le marché des smartphones abordables (349 euros), même si son support logiciel pourrait être un peu plus généreux.