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Le télétravail, une porte ouverte aux heures supplémentaires « gratuites »

Le télétravail, une porte ouverte aux heures supplémentaires « gratuites »
Un phénomène qui touche surtout les jeunes en télétravail. (Photo by MARCEL MOCHET / AFP) (Photo by MARCEL MOCHET/AFP via Getty Images)

Travailler de chez soi, une sinécure ou un caprice des jeunes ? Pas vraiment : dans les faits, le télétravail veut souvent dire travailler plus longtemps sans toucher d’heures supplémentaires. Et plus les employés sont jeunes, plus ils sacrifient de leur temps libre.

Pourquoi est-ce important ?

L'évolution de notre perception du télétravail est un des plus grands changements induits par le coronavirus ; de l'exception, il est devenu la normalité, et beaucoup de travailleurs estiment qu'ils ne pourraient plus faire sans. Mais dans les faits, ça n'est pas toujours à leur avantage.

Rester chez soi, mais travailler plus.

  • Selon l’étude « People at Work 2022 » d’ADP France, une entreprise spécialisée dans les ressources humaines, près de deux tiers des salariés français estiment travailler « gratuitement » quand ils peuvent rester à domicile.
  • Alors qu’au bureau, il est aisé de faire compter ses heures de temps de travail supplémentaires, qui sont d’ailleurs rigoureusement encadrées dans tous les pays d’Europe, le concept devient plus flou quand on reste chez soi.
  • Les travailleurs français en télétravail offriraient en moyenne six heures par semaine supplémentaires à leur entreprise, et ce, sans contrepartie, indique l’étude.
  • Les employés les plus jeunes sont plus susceptibles de sacrifier de leur temps libre : 73% des 18/24 ans le font, contre 57% des 45/54 ans.
  • Ils ont aussi tendance à le faire plus longtemps : en moyenne, ce travail additionnel s’élève à 7,8 heures pour les 18/24 ans, à 6,5 heures pour les 25/34 ans et à 5 heures pour les 45/54 ans. Les plus jeunes prestent donc presque une journée de travail supplémentaire, et ce gratuitement.

« Ces chiffres montrent que les salariés à distance effectuent des heures supplémentaires chaque jour sans rémunération additionnelle, qu’il s’agisse de commencer plus tôt ou de se déconnecter plus tard, de faire des pauses raccourcies, de se rendre disponibles en dehors des horaires de travail normaux, et donc de répondre toujours présents »

ADP France, citée par BFM Business

Les métiers de la communication ne déconnectent jamais

  • Parmi les métiers où ce genre de comportement est le plus répandu, l’étude cite le secteur des médias et de l’information, qui en outre affiche parfois jusqu’à 9 heures supplémentaires par semaine. Viennent ensuite les salariés de l’immobilier et des télécoms (75% pour 7 à 8 heures supplémentaires), de la finance (73% pour 7 heures), des loisirs et de l’accueil (70% pour 6 heures en moyenne).
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