Telegram est critiqué pour sa nouvelle politique sur les données des utilisateurs et les inquiétudes concernant le contenu


Principaux renseignements

  • Telegram accepte désormais de fournir des données d’utilisateurs telles que les adresses IP et les numéros de téléphone aux autorités ayant des demandes légales valables.
  • L’entreprise vise à décourager les activités criminelles sur la plateforme, mais les critiques s’inquiètent de la coopération avec les régimes répressifs.
  • Les experts considèrent que le système de modération du contenu de Telegram est trop faible par rapport à d’autres plateformes de médias sociaux.

Politique plus stricte de Telegram en matière de données utilisateur

Telegram a mis à jour ses conditions de service et sa politique de confidentialité, acceptant désormais de fournir des données utilisateur telles que les adresses IP et les numéros de téléphone aux autorités qui ont des demandes légales valables telles que des mandats de perquisition.

Inquiétudes des critiques sur la modération du contenu de Telegram

Pavel Durov, le PDG de Telegram, a déclaré dans un billet publié lundi que ce changement visait à décourager les activités criminelles sur la plateforme. Tout en soulignant que la grande majorité des utilisateurs de Telegram sont respectueux de la loi, il a fait valoir que le petit pourcentage d’utilisateurs impliqués dans des activités illicites nuisait à la réputation de la plateforme et mettait tous les utilisateurs en danger.

Prise de position antérieure et changement actuel

Cette décision marque un changement important par rapport à la position antérieure de M. Durov, qui a récemment été placé en détention par les autorités françaises pour avoir favorisé des activités criminelles sur la plateforme. Ces accusations portaient notamment sur la complicité dans la diffusion d’images de maltraitance d’enfants, le trafic de drogue et la non-coopération avec les forces de l’ordre.

Surveillance réglementaire et équilibre entre la liberté d’expression et la sécurité en ligne

Les détracteurs de Telegram l’accusent depuis longtemps de devenir un refuge pour la désinformation, la pédopornographie et les contenus à caractère terroriste, en partie à cause de sa fonction permettant aux groupes de compter jusqu’à 200 000 membres, ce qui est nettement plus important que la limite de 1 000 fixée par WhatsApp.

Inquiétudes sur la coopération avec les autorités dans les régimes répressifs

John Scott-Railton, chercheur principal au Citizen Lab de l’université de Toronto, a fait remarquer que de nombreux utilisateurs, en particulier les dissidents politiques dans des pays comme la Russie et la Biélorussie, se fiaient à Telegram en raison de sa résistance perçue aux pressions gouvernementales. Ce récent changement de politique soulève des inquiétudes quant à la volonté de Telegram de coopérer avec les autorités des régimes répressifs.

Opinions d’experts sur la modération du contenu et les exigences légales

Les experts en cybersécurité soulignent que si Telegram a supprimé certains groupes problématiques par le passé, son système de modération des contenus est nettement plus faible que celui d’autres plateformes de médias sociaux et d’applications de messagerie. Avant cette mise à jour de la politique, Telegram ne fournissait que des informations sur les terroristes présumés.

Des changements insuffisants selon les experts?

Cependant, des experts comme Daphne Keller, du Center for Internet and Society de l’université de Stanford, estiment que le simple fait de rendre les contenus illégaux plus difficiles à trouver pourrait ne pas satisfaire aux exigences légales en France ou en Europe. Ils soulignent que Telegram devrait retirer activement tout contenu reconnu comme illégal par ses employés et avertir les autorités en cas d’infractions graves spécifiques, telles que les contenus pédopornographiques.

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