Plafonner les prix du gaz n’est pas la meilleure solution pour faire face à la crise énergétique, a déclaré le PDG de Shell, Ben van Beurden, au cours d’une conférence sur l’énergie. L’homme préconise plutôt de taxer les entreprises à qui profite le plus la situation.
Alors que l’urgence se fait de plus en plus sentir, à mesure que l’hiver approche, les gouvernements européens cherchent des solutions pour faire face à la flambée des prix de l’énergie et venir en aide à la population. Parmi les solutions envisagées, celle de plafonner les prix revient régulièrement sans pour autant faire l’unanimité. Une opposition que partage le PDG de Shell, Ben van Beurden.
Selon lui, la meilleure position à adopter face à cette crise de l’énergie est de taxer celles et ceux qui profitent le plus de cette situation, autrement dit, les entreprises énergétiques.
Prendre aux plus riches pour donner aux pauvres
Le PDG de Shell a en effet souligné que les prix européens de l’énergie et l’énorme volatilité dont souffrent les marchés en ce moment mettaient en danger la stabilité sociale. La manière dont se comporte le marché à l’heure actuelle « va nuire à une partie importante de la société », a-t-il assuré.
« D’une manière ou d’une autre, il doit y avoir une intervention gouvernementale qui aboutira d’une manière ou d’une autre à la protection des plus pauvres », a déclaré Van Beurden lors de l’Energy Intelligence Forum de Londres, rapporte Reuters. « Cela peut probablement se traduire par le fait que les gouvernements doivent taxer les personnes présentes dans cette salle pour la financer », a-t-il conclu, faisant référence aux représentants d’entreprises énergétiques présents dans l’assemblée plutôt qu’à des particuliers, comme l’a précisé une porte-parole de Shell par la suite.
L’UE veut taxer les entreprises énergétiques
La position adoptée par Ben van Beurden s’inscrit dans celle de l’Union européenne. La semaine dernière, cette dernière a en effet conclu un accord concernant les surprofits des entreprises de combustibles fossiles. Ceux-ci seront tout simplement taxés.
Un prélèvement sera effectué sur les bénéfices excédentaires de ces entreprises, dans le cadre de la fameuse « contribution de solidarité ». Elle sera applicable aux bénéfices imposables qui dépassent de 20% la moyenne annuelle depuis 2018 et devrait être d’au moins 33%. Il est également question d’un prélèvement sur les recettes excédentaires pour les producteurs d’électricité à faible coût.
Quant au plafonnement des prix du gaz, la question n’est pas bouclée. Beaucoup sont ceux à s’y opposer pour diverses raisons. Quant au PDG, dont l’entreprise va très certainement enregistrer des bénéfices records au second trimestre écoulé, il estime que les gouvernements européens ne devraient pas intervenir dans les échanges du marché dans le but de limiter les prix du gaz. Il se demande d’ailleurs comment la chose serait possible. « La solution ne devrait pas être l’intervention du gouvernement, mais la protection de ceux qui ont besoin de protection », a-t-il ajouté.