Il devient de plus en plus probable que la Banque centrale européenne ne procédera pas à une deuxième baisse consécutive des taux d’intérêt ce mois-ci après celle de juin.

Dans l’actualité : Les dirigeants de la BCE envoient des signaux indiquant qu’ils vont réduire les taux d’intérêt à un rythme plus lent que prévu. Auparavant, les investisseurs s’attendaient encore à des baisses de taux successives basées sur les indices précédents des responsables de la BCE.

Le contexte : La prochaine décision sur les taux est prévue pour le 18 juillet, suivie d’une autre le 12 septembre. Le mois dernier, la BCE a réduit les taux d’intérêt de 25 points de base : le taux de dépôt directeur est passé de 4,00 à 3,75 %.

• C’était la première baisse de taux après dix hausses consécutives. Beaucoup d’investisseurs espéraient que la BCE abaisserait les taux aussi rapidement qu’elle les avait augmentés.
• Les « colombes » parmi les dirigeants de la BCE – les partisans d’une politique monétaire accommodante – avaient également laissé entendre publiquement que cela était tout à fait possible.

Inflation

Mais : De nouveaux signaux apparaissent. Après que Pierre Wunsch, le gouverneur de la Banque nationale, a évoqué seulement une à deux baisses de taux en 2024, et probablement pas avant l’automne, le banquier central néerlandais Klaas Knot a délivré un message similaire.

• Knot ne voit aucune raison pour que la Banque centrale européenne abaisse les taux en juillet, a-t-il déclaré dans une interview avec le Handelsblatt allemand.
• Il voit bien la possibilité de deux baisses de taux cette année, mais pas immédiatement.
• La raison de la prudence des dirigeants de la BCE est l’inflation persistante. Elle est de 2,5 % dans la zone euro, ce qui est nettement supérieur à l’objectif de 2 %.
• Des baisses rapides des taux d’intérêt donneraient plus d’oxygène à la demande économique, ce qui pourrait faire grimper les prix encore plus. Il vaut donc mieux attendre encore un peu, selon les banquiers centraux.

Remarquable : Les procès-verbaux de la décision sur les taux de juin révèlent qu’il y avait déjà un désaccord sur la première baisse de taux. Une minorité plaidaient pour le maintien des taux directeurs afin de garder l’inflation sous contrôle.

👉 « Il est clair que la réunion de juillet sera probablement un non-événement sans nouvelles actions ou orientations sur les taux », concluent les analystes d’ING. « Le prochain grand débat aura lieu lors de la réunion de septembre. Les observateurs de la BCE peuvent se détendre et profiter de l’été. »