Malgré une pause, la BCE n’exclut pas une nouvelle hausse des taux d’intérêt

Les décideurs de la Banque centrale européenne gardent la porte ouverte à une possible nouvelle hausse des taux d’intérêt. Et ce, même si cela ne faisait pas partie de leur « scénario de base », lors de leur dernière réunion le mois dernier.

L’actualité : la BCE veut éviter à tout prix un « assouplissement injustifié des conditions financières ».

  • C’est pourquoi, malgré une pause en octobre, elle n’excluait pas une nouvelle hausse des taux, selon le compte rendu officiel de la réunion le mois dernier publié ce jeudi.
  • Elle veut être « à la fois persistante et vigilante » sur l’évolution de la situation.

Zoom arrière : la pause du mois d’octobre a mis fin à 10 hausses consécutives des taux. Une démarche sans précédent. La BCE estime que les coûts d’emprunt élevé le resteront de manière prolongée, afin d’atteindre son objectif, à savoir de ramener l’inflation à 2 %. Le « dernier kilomètre » sera le plus difficile, ont indiqué plusieurs membres, rapporte le Financial Times.

  • La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a souligné l’importance d’être patient. Il est encore trop tôt pour voir l’impact réel de la stratégie de la BCE sur l’inflation.
  • L’attention est portée sur la vitesse avec laquelle les forces désinflationnistes prendront effet.

Une inflation proche de l’objectif, mais

Malgré la mise en garde de Lagarde, bon nombre d’investisseurs parient de plus en plus contre une hausse des taux d’intérêt de la BCE, du fait que l’inflation a fortement baissé par rapport à son sommet il y a un an. On est en effet passé de 10,6 % à 2,6 % en novembre en glissement annuel. En octobre, l’inflation était encore de 4 %.

  • Une baisse plus que concrète qui pourrait pousser la BCE à revoir ses plans. C’est en tout cas ce que beaucoup espèrent.
  • Les marchés espèrent désormais une réduction des coûts d’emprunt d’ici juin plutôt que septembre 2024.

Et tout le danger est là :

  • Le gouverneur de la banque centrale belge, Pierre Wunsch, a pointé du doigt le risque que les investisseurs parient sur une baisse anticipée des taux, ce qui pourrait avoir pour conséquence de nourrir l’inflation et de pousser la BCE à faire le contraire, à augmenter ses taux.
  • Le président de la banque centrale allemande, Joachim Nagel, estime que bien que l’inflation ait chuté rapidement ces derniers mois, cette tendance ne devrait pas se poursuivre.

« Dans les mois à venir, le chemin à parcourir sera probablement semé d’embûches, avec de nombreux hauts et bas. Notre travail n’est pas encore terminé. »

a déclaré jeudi le président de la Bundesbank dans un discours.
  • Il a rappelé que les pays qui avaient « célébré prématurément » leur victoire contre l’inflation s’étaient retrouvés à devoir faire marche arrière.
  • Pour le FMI, le risque est encore réel pour la zone euro, notamment d’entrer en récession.

Autrement dit : il ne faut pas encore crier victoire et faire preuve de patience.

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