Les représentants syndicaux de la société de e-commerce Amazon de 15 pays se sont rencontrés lundi à Berlin pour organiser une action transfrontalière pour mieux défendre leurs intérêts. Les conditions de travail offertes par Amazon sont très critiquées depuis des années. Les salariés ont donc décidé de se réunir pour organiser leur lutte pour de meilleurs droits.
Cette réunion, qui a s’est étendue jusqu’au mardi, avait pour but de dresser un état des lieux des conditions de travail dans les principaux centres logistiques d’Amazon.
La lutte pour de meilleures conditions de travail
Amazon possède près de 800 centres de distribution dans lesquels les commandes des clients sont préparées, puis emballées avant d’être livrées. Les conditions de travail dans ces entrepôts ont été maintes fois décriées. Alfred Bujara, un syndicaliste polonais du mouvement Solidarnosc, explique que les gestes des employés sont chronométrés « à la seconde », et que les employés jugés trop lents sont immédiatement licenciés. Les salariés se plaignent également des bas salaires, de la suppression de leurs pauses, des mesures de surveillance excessives dont il font l’objet.
La réunion de Berlin devait permettre de dresser l’inventaire des doléances, et d’échanger les points de vue sur les actions possibles. L’objectif ultime est d’obtenir des conventions collectives, ou, du moins, de rétablir un dialogue apaisé avec la direction. « Quand il y a un mouvement coordonné entre nous, une grève simultanée en France, en Italie et en Espagne, Amazon réagit. Quand il y a confrontation, Amazon accepte d’entamer des négociations », explique Stefanie Nutzenberger, du syndicat allemand Verdi.
Une coodination internationale à développer
Les syndicats européens ont commencé à coordonner leurs actions depuis 2013. Ils ont par exemple instauré des grèves lors de journées de promotion commerciales cruciales, telles que le Prime Day ou le Black Friday. En 2018, une cinquantaine de grèves ont été organisées, dont certaines ont été coordonnées au niveau international. Les employés ont aussi poursuivi leur campagne sur les réseaux sociaux, notamment avec le #Wearenorobots
Mais hors d’Europe, les syndicats se concertaient très peu jusqu’ici; « Nous sommes en territoire totalement inconnu en Amérique du Sud. Ils viennent d’ouvrir un centre d’opérations au Brésil, les employés ne sont pas du tout préparés là-bas », indique Henry Oliveira, représentant syndical uruguayen. Toutefois, Stefanie Nutzenberger souligne que des campagnes internationales seront bientôt organisées.
Amazon Allemagne a réagi en rejetant les allégations d’UNI Global Union. « Amazon prouve chaque jour qu’il est un employeur juste et responsable, même sans convention collective », a déclaré la société.