Tencent, le géant chinois de l’Internet aurait utilisé les messages postés par des utilisateurs ne résidant pas en Chine pour améliorer la base de données de la censure chinoise.
WeChat compte environ un milliard d’utilisateurs dans le monde. En Chine, c’est l’application la plus populaire. Elle s’est complètement intégrée à la vie quotidienne. Elle sert notamment de moyens de paiements et permet de faire des commandes.
La censure chinoise
La surveillance et la censure sont monnaie courante sur les réseaux sociaux chinois. Les entreprises qui offrent de tels services suppriment ou bloquent tous les messages qui sont contraires à l’idéologie du gouvernement communiste.
Aujourd’hui, cela va même plus loin. Citizin Lab, un centre de recherche lié à l’Université de Toronto, a déclaré jeudi dans son rapport que ‘les documents et les images partagés par les utilisateurs résidant en dehors de la Chine sont surveillés et utilisés pour créer une base de données dont WeChat se sert ensuite pour censurer les comptes chinois’.
Tencent n’a pas encore donné de réponse à ces allégations.
Expérience
Pour cette étude, la CNBC explique que Citizin Lab a créé deux groupes: le premier était composé d’utilisateurs ne résidant pas en Chine et le deuxième reprenait des comptes enregistrés dans le pays de Xi Jinping.
Les chercheurs ont donc envoyé des documents et des images politiquement sensibles aux utilisateurs étrangers pour voir si l’algorithme de Tencent allait les prendre en compte. Pour cela, il suffisait de vérifier si les comptes chinois y avaient accès ou non.
Résultat: les comptes chinois ne pouvaient pas voir les messages. Le contenu étranger est donc effectivement utilisé pour alimenter l’algorithme de censure en Chine. Cela n’avait jamais pu être prouvé auparavant.
Dans son rapport, le centre de recherche note toutefois qu’il n’y a aucune preuve qui permet de relier la surveillance des comptes étrangers à une décision du gouvernement chinois.