Principaux enseignements
- La mission Artemis I a utilisé des capteurs spécialisés et des mannequins (Helga et Zohar) pour recueillir des informations cruciales sur l’exposition aux rayonnements dans l’espace.
- Les données fournissent des indications précieuses sur la protection des astronautes lors de missions de longue durée, telles qu’un voyage vers Mars.
- Les caractéristiques de conception du vaisseau spatial Orion, notamment un « abri anti-tempête », offrent une protection jusqu’à quatre fois supérieure à celle des zones moins protégées.
Des scientifiques ont récemment recueilli des informations cruciales sur l’exposition aux rayonnements dans l’espace au cours de la mission Artemis I de la NASA, à l’aide de capteurs spécialisés et de mannequins nommés Helga et Zohar. Ces données fournissent des indications précieuses sur la protection des astronautes lors de missions de longue durée, telles qu’un voyage vers Mars.
Le vaisseau spatial Orion, qui s’est envolé sans équipage autour de la Lune et est revenu sur Terre en 2022, était équipé d’instruments tels que les capteurs HERA de la NASA et EAD de l’Agence spatiale européenne, afin de surveiller en permanence les niveaux de rayonnement. Ces mesures sont essentielles car les rayonnements spatiaux constituent une menace importante pour les astronautes pendant les périodes prolongées au-delà du champ magnétique protecteur de la Terre.
Simulation de l’exposition humaine
Des sources telles que les rayons cosmiques galactiques et les particules libérées lors des éruptions solaires peuvent accroître le risque de maladie des rayonnements, de cancer, de problèmes du système nerveux central et de maladies dégénératives chez les astronautes. Pour simuler l’exposition humaine, Helga et Zohar, des mannequins conçus pour représenter des corps féminins, ont été placés à l’intérieur de la capsule Orion. Elles ont été équipées de capteurs pour mesurer les niveaux de rayonnement dans leur peau et leurs organes internes. Notamment, Zohar portait un gilet de protection contre les radiations, tandis qu’Helga ne portait aucun bouclier.
Instructions tirées des données
Ces « fantômes de radiations » ont permis aux chercheurs de comprendre comment les radiations se répartissent dans le corps au cours des différentes phases d’un vol spatial, en particulier lors de la traversée des ceintures de Van Allen et pendant les voyages interplanétaires. Les données recueillies à partir de ces mannequins seront cruciales pour affiner les stratégies de protection contre les rayonnements lors des futures missions.
L’étude, publiée dans la revue Nature, a également mis en évidence l’efficacité des caractéristiques de conception d’Orion. Les zones de la capsule destinées à offrir un blindage maximal, notamment un « abri anti-tempête » réservé aux astronautes en cas d’événements météorologiques spatiaux intenses tels que les éruptions solaires, offraient une protection jusqu’à quatre fois supérieure à celle des zones moins blindées. Cette découverte valide la conception du vaisseau spatial pour les missions futures.
Implications pour les missions futures
En outre, la mission Artemis I a révélé que l’exposition aux rayons cosmiques galactiques à l’intérieur d’Orion était inférieure d’environ 60 pour cent à celle des sondes interplanétaires précédentes sans équipage. Cette différence démontre l’avantage d’un vaisseau spatial spécialement conçu pour la protection contre les radiations. L’impact de l’orientation pendant le vol a également été observé, les niveaux de rayonnement diminuant de moitié lorsque le vaisseau spatial a effectué une rotation de 90 degrés pendant qu’il traversait la ceinture de Van Allen intérieure.
Ces résultats contribuent de manière significative à notre compréhension de l’exposition aux rayonnements spatiaux au-delà du champ magnétique terrestre, qui n’offre qu’une protection limitée. Alors que l’exploration humaine s’aventure plus loin dans l’espace, la mission Artemis I et l’analyse de ses données fournissent des indications précieuses pour préserver la santé des astronautes lors de missions de longue durée, comme les futures bases lunaires et les voyages vers Mars.
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