Principaux renseignements
- Une vague de demandes de rachat de la part d’investisseurs en capital-risque en phase de démarrage crée des défis importants pour les startups chinoises.
- Le nombre de sorties pour rachat a presque triplé en 2023, avec environ 14 000 startups chinoises confrontées à des demandes de rachat potentielles totalisant 8,6 trillions de yuans (1 118 milliards d’euros).
- Le quasi-gel des introductions en bourse en Chine et la diminution des sources de capitaux ont amplifié l’impact de ces clauses de rachat, contredisant les initiatives du gouvernement visant à encourager l’innovation et l’autonomie technologique dans des secteurs clés.
Une vague de demandes de rachat de la part de sociétés de capital-risque en phase de démarrage pose des problèmes importants aux entreprises chinoises en phase de démarrage. Ces demandes découlent de l’échec des introductions en bourse et d’un ralentissement économique plus large qui empêche les entreprises de respecter les délais de sortie convenus.
Au niveau mondial, les accords prévoient souvent des droits de rachat permettant aux investisseurs de récupérer leur investissement avec des rendements supplémentaires si des objectifs tels qu’une introduction en bourse ne sont pas atteints. Toutefois, le quasi-gel des introductions en bourse en Chine, conjugué à la diminution des sources de capitaux due à une crise immobilière et à une croissance économique atone, a amplifié l’impact de ces clauses de rachat. Cette situation est en contradiction directe avec les initiatives gouvernementales visant à encourager l’innovation et l’autonomie technologique dans des secteurs clés.
Impact sur les startups
Des efforts visant à promouvoir le « capital patient » plutôt que le profit rapide sont mis en œuvre, mais le nombre de sorties de rachat a presque triplé en 2023, atteignant 641 cas selon les données du cabinet de conseil Zero2IPO. Cette augmentation est attribuée aux réglementations plus strictes en matière d’introduction en bourse, qui incitent les entreprises à abandonner leurs projets de cotation. Les cabinets d’avocats signalent une augmentation correspondante des litiges, les startups s’efforçant de respecter les obligations financières liées aux rachats.
Selon les estimations, environ 14 000 startups chinoises sont confrontées à des demandes de rachat potentielles d’un montant total de 8 600 milliards de yuans (1 118 milliards d’euros.), ce qui souligne la gravité de la situation. Les experts du secteur citent la pression exercée sur les sociétés de capital-risque pour qu’elles restituent les fonds à leurs propres investisseurs comme l’un des principaux facteurs à l’origine de ces demandes de rachat assertives, même aux dépens des startups et des fondateurs en difficulté.
Les procès et les litiges
La Chine se distingue des autres pays en confiant la responsabilité du rachat aux fondateurs plutôt qu’à l’entité de la startup. Des affaires juridiques illustrent cette dynamique. Le procès intenté par Luxin Capital à l’actionnaire majoritaire de Shandong Inlarin Technology, Peng Hongyue, illustre ce scénario. L’investisseur a accusé Peng de ne pas avoir respecté un accord de rachat stipulé dans leur contrat.
Dans un autre cas, Zibo Tianheng New Nanomaterials Technology a dû faire face à des demandes de rachat potentielles en raison d’un délai d’introduction en bourse non respecté, ce qui a entraîné des difficultés pour contacter son fondateur et des gels d’actifs.
Initiatives gouvernementales
Si certains entrepreneurs choisissent de ne pas conclure d’accords de rachat pour faire preuve de confiance, la réalité est que de telles clauses sont souvent considérées comme essentielles pour obtenir des investissements. Les investisseurs en capital-risque accordent la priorité à la restitution du capital à leurs propres investisseurs, considérant les droits de rachat comme un moyen d’atténuer les risques et de garantir les rendements. Ils sont soumis à des audits rigoureux et à un contrôle réglementaire, ce qui nécessite le respect des obligations contractuelles.
Le gouvernement chinois reconnaît la nécessité de soutenir la croissance du secteur et a proposé des mesures de « tolérance de panne » pour les sociétés de capital-risque soutenues par l’État. Malgré ces efforts, les droits de rachat restent une question controversée, reflétant l’interaction complexe entre la protection des investisseurs, l’ambition entrepreneuriale et les réalités économiques de l’écosystème des startups en Chine.
Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!