Elon Musk peut parader : sa start-up Starlink est maintenant officiellement active sur « les sept continents » de notre planète. Pour de nombreux pays qui désirent dynamiser et généraliser leur connexion à l’internet, les micro-satellites du milliardaire sud-africain semblent idéaux. De quoi lui offrir un futur monopole ?
La guerre en Ukraine a constitué un bon coup de publicité pour certaines firmes très spécifiques. Dans l’armement en particulier, mais pas seulement : Starlink fait certainement partie du lot. L’entreprise de communication par réseau de minisatellites d’Elon Musk a en effet volé au secours de l’Ukraine dès les premiers jours de l’invasion de ce pays par la Russie, lui assurant un accès à l’Internet mondial en un temps record et malgré des tentatives de brouillage.
Le top pour les pays peu connectés et leurs zones rurales
Une performance qui fait apparaître Starlink comme le fournisseur providentiel de connexion rapide, pour certains pays. C’est le cas aux Philippines où, le 26 mai dernier, la Commission nationale des télécommunications (NTC) a approuvé l’enregistrement de Starlink Internet Services Philippines Inc, une filiale de SpaceX qui fournira le haut débit par satellite à l’archipel. Dans un communiqué, la commission a déclaré qu’elle avait approuvé l’enregistrement de Starlink en tant que « fournisseur de services à valeur ajoutée (SVA) », permettant à l’entreprise « d’accéder directement aux systèmes satellitaires, et de construire et d’exploiter des installations à large bande pour offrir des services Internet. »
Starlink devrait couvrir les villages des zones urbaines et suburbaines ainsi que les régions rurales qui restent peu, voire pas desservies par les services d’accès à Internet. Le taux de pénétration d’Internet aux Philippines s’élevait à 67 % des 110 millions d’habitants du pays en janvier 2021, selon les données de DataReportal, un collecteur de données indépendant.
Un pied en Afrique
Quasiment au même moment, la start-up du milliardaire sud-africain mettait un pied en Afrique pour la première fois : quelques heures après les Philippines, ce sont le Mozambique et le Nigeria qui vont faire appel à ses services, rapporte Space News.
Selon la publication de Nairametrics, basée au Nigeria, Starlink a obtenu une licence en tant que fournisseur de services Internet (ISP), une catégorie dans laquelle entrent également les opérateurs de télécommunications terrestres, et la licence devra être renouvelée dans 10 ans. Au Mozambique, le régulateur national INCM a confirmé travailler sur ce dossier avec Starlink depuis février dernier.
« L’un des grands paris de Starlink est de fournir un haut débit ultrarapide au continent africain d’ici la fin de 2022, ce qui permettra une expansion à un plus grand nombre de personnes et d’endroits, en mettant l’accent sur les zones rurales et d’autres zones non desservies jusqu’à aujourd’hui », a déclaré INCM dans le communiqué de presse.
Des internautes africains de plus en plus nombreux
De nombreux pays africains ont en effet du mal à assurer une connexion suffisante alors que la demande se fait exponentielle. Au Nigeria, 50% de la population est connectée, mais le nombre d’internautes a augmenté de 19 millions (+22%) entre 2020 et 2021 selon les chiffres de DataReportal. Au Mozambique, la couverture n’était que de 21,2% de la population en janvier 2021, mais le nombre d’internautes y a aussi augmenté, de 1,4 million cette fois (+25%) entre 2020 et 2021.
Les approbations réglementaires de Starlink signifient que le réseau en orbite terrestre basse « est maintenant autorisé sur les sept continents », a ajouté le compte Twitter de SpaceX. Et l’entreprise compte mettre le paquet sur l’Afrique dès 2023 si possible, tant que ses concurrents ont encore du retard à rattraper dans le déploiement de leurs réseaux de satellites respectifs. C’est une véritable course à l’orbite proche et à la connexion globalisée qu’a lancée Musk, en partant avec une belle longueur d’avance.