La Première ministre est en voyage diplomatique au Congo, accompagnée par les ministres Alexander De Croo (Open vld) et Pieter De Crem (Cd&V). Le menu est copieux: visite de la nouvelle ambassade, réouverture du consulat général et rencontre avec le président Tshisekedi. Le réchauffement des relations belgo-congolaises est en bonne voie.
On mesure souvent l’importance d’une visite diplomatique à la taille de sa délégation. Pas moins de trois membres du gouvernement et une flopée de journalistes se sont rendus en République démocratique du Congo pour trois jours.
Au programme: rencontres avec des ONG, visite de la toute neuve ambassade de Belgique à Kinshasa et petit détour par Lubumbashi, chef-lieu du Haut-Katanga, pour la réouverture du consulat général. Pas de doute, depuis la visite du président Félix Tshisekedi à Bruxelles en septembre dernier et son entrevue avec Sophie Wilmès au forum économique de Davos, les relations entre la Belgique et son ancienne colonie se réchauffent.
Cela faisait presque dix ans qu’un chef d’État belge ne s’était pas rendu en RDC. L’entente s’était dégradée ces dernières années, notamment suite aux élections maintes fois reportées. Plus de coopération militaire ni de coopération au développement, retrait des ambassadeurs et fermeture des consulats, la relation était devenue glaciale.
Cela appartient désormais au passé? ‘Les étoiles semblent à nouveau alignées’, a commenté la Première ministre à Kinshasa, flanquée d’Alexander De Croo et de Pieter De Crem, sous leur casquette de la Coopération au développement et du Commerce extérieur.
Dans le courant de la journée, Sophie Wilmès doit rencontrer le président Félix Tshisekedi. Ce matin, c’est avec le Premier ministre Sylvestre Illunga qu’elle a échangé quelques mots.
Mission économique
En sous texte, la Belgique prépare une mission économique de grande envergure au Congo. Celle-ci doit avoir lieu au mois de mars. Et d’après la Première ministre et le ministre du Commerce extérieur Pieter De Crem, cela se bouscule du côté des entrepreneurs belges. ‘Il n’y aura pas assez de places dans l’avion’, sourit-elle.
Pourtant, d’après les commentaires que l’on a pu recueillir sur place, la Belgique ne pèse plus grand-chose dans l’économie congolaise. Les Chinois ont pignon sur rue, tout comme les Libanais, nous dit-on.
La Belgique peut toutefois y rejouer un rôle. La RDC, et surtout sa population, paraît à l’agonie et tout semble à (re)construire. Nous avons été frappés par l’extrême pauvreté de la capitale et son manque total d’infrastructures. Kinshasa ressemble davantage à un gigantesque embouteillage qu’à la première ville du pays… Tout le contraire de Lubumbashi, plus propre, plus aérée, plus humaine.
La collaboration de la Belgique peut s’établir sur beaucoup d’autres aspects: la justice, la police, l’efficacité du système fiscal, mais aussi la reprise de la coopération militaire. Sophie Wilmès pense que la Belgique bénéficie d’une expertise en vue de formations dans les domaines précités. Elle prévient toutefois que la Belgique ne collaborera qu’à la demande des autorités. Rappelons toutefois que le gouvernement de Sophie Wilmès est en affaires courantes et ne peut donc pas s’engager complètement.