Nouvelle loi slovaque menace la protection des lanceurs d’alerte et met sous pression les relations avec l’UE


Principaux renseignements

  • La coalition au pouvoir en Slovaquie a démantelé son Bureau de protection des dénonciateurs lors de la Journée internationale de lutte contre la corruption.
  • Les critiques soutiennent que l’institution de remplacement avec une direction nommée par le gouvernement affaiblit les protections pour les dénonciateurs et entrave les efforts de lutte contre la corruption.
  • Cette décision met à mal les relations avec la Commission européenne, qui a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la compatibilité de la loi avec la législation de l’UE.

La coalition au pouvoir en Slovaquie, dirigée par le Premier ministre Robert Fico, a adopté une loi visant à démanteler l’agence slovaque de protection des lanceurs d’alerte, rapporte Politico. Cette mesure a été prise à l’occasion de la Journée internationale contre la corruption et mise en œuvre de manière accélérée, ce qui a suscité des inquiétudes quant à la transparence et aux processus démocratiques.

L’agence, créée en 2021 dans le cadre de la directive européenne sur la protection des lanceurs d’alerte, sera remplacée par une nouvelle institution dont la direction sera nommée par le gouvernement. Les détracteurs affirment que ce changement affaiblit la protection des lanceurs d’alerte et pourrait entraver les efforts visant à mettre au jour la corruption.

Relations européennes sous pression

Le Parquet européen a déjà prévenu que la limitation de la protection des dénonciateurs pourrait entraver considérablement la détection, le signalement et l’investigation de la corruption.

La décision slovaque devrait tendre les relations avec la Commission européenne, qui a exprimé de sérieuses inquiétudes quant à la compatibilité de la loi avec la législation de l’UE.

« Action de représailles »

Le bureau slovaque des dénonciateurs a lui-même déploré la décision, déclarant qu’elle diminuerait le niveau de protection et la confiance du public construits au fil des ans. Certaines ONG et partis d’opposition considèrent cette décision comme une mesure de rétorsion, car le ministère de l’Intérieur, sous la direction de Matúš Šutaj Eštok, avait déjà été sanctionné par l’agence pour avoir suspendu des policiers bénéficiant de la protection des lanceurs d’alerte sans notification préalable.

Le ministère slovaque de l’intérieur a nié ces accusations, affirmant que le changement est institutionnel et vise à résoudre des problèmes de longue date avec la loi actuelle. Il maintient que les changements s’alignent sur la directive de l’UE relative à la protection des dénonciateurs.

La législation doit encore être approuvée par le président Peter Pellegrini, qui a indiqué qu’il pourrait opposer son veto. (jv)

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