Principaux renseignements
- Le gouvernement de Singapour a dévoilé une stratégie globale de lutte contre le blanchiment d’argent.
- Le signalement et la radiation des sociétés dormantes, l’amélioration du partage des données entre les agences et les programmes éducatifs pour les entreprises seront mis en œuvre progressivement sur une période d’un an.
- Ces mesures sont conçues pour prévenir et détecter le blanchiment d’argent tout en renforçant l’application de la loi.
Cadre renforcé contre le blanchiment d’argent
Les autorités de Singapour ont dévoilé vendredi une stratégie globale de lutte contre le blanchiment d’argent, comprenant le partage de données entre agences, la suppression de l’enregistrement des sociétés inactives et des programmes de formation pour les entreprises afin d’identifier les transactions suspectes. Ce cadre renforcé découle de la formation d’un comité ministériel chargé de réviser les réglementations après la découverte d’un important réseau de blanchiment d’argent l’année dernière.
Ce réseau a entraîné la saisie de plus de 2,2 milliards de dollars, un peu plus de 2 milliards d’euros, d’actifs et l’emprisonnement de dix étrangers reconnus coupables d’avoir blanchi des sommes considérables au sein du centre financier asiatique. En août, deux anciens banquiers ont été inculpés pour avoir aidé les personnes condamnées à utiliser des documents falsifiés.
Approche multidimensionnelle pour prévenir le blanchiment d’argent
L’approche multiforme de Singapour comprend le signalement et la radiation des sociétés dormantes, l’amélioration du partage des données entre les agences gouvernementales et le lancement d’initiatives éducatives à partir de la semaine prochaine pour les secteurs non réglementés tels que les concessionnaires automobiles. Ces programmes permettront aux entreprises d’acquérir les connaissances nécessaires pour reconnaître les transactions suspectes et les signaler aux autorités compétentes.
La mise en œuvre de ces mesures, conçues pour prévenir et détecter le blanchiment d’argent tout en renforçant l’application de la loi, se fera progressivement sur une année. Certains changements ont déjà été mis en œuvre depuis que le réseau de blanchiment d’argent a été découvert, notamment une législation facilitant les poursuites de ce type d’infractions par les autorités chargées de l’application de la loi et l’abaissement du seuil d’argent liquide à partir duquel les casinos de Singapour sont tenus d’exercer une vigilance à l’égard de leurs clients. Ce seuil a été ramené de 10 000 à 4 000 dollars singapouriens (converti de près de 7 000 à 2 800 euros).
Engagement en faveur de l’intégrité financière
Indranee Rajah, deuxième ministre des finances et présidente du comité interministériel, a souligné que les recommandations étaient soigneusement calibrées pour décourager le blanchiment d’argent sans imposer de contraintes excessives aux entreprises légitimes. Elle a reconnu qu’il fallait trouver un équilibre délicat, en veillant à ce que le système ne soit ni trop laxiste, ni trop rigoureux.
Mme Rajah a informé l’engagement de Singapour à maintenir son statut d’économie libre et ouverte tout en décourageant les flux financiers illicites. Elle a reconnu qu’il n’existe pas de solution unique pour lutter contre le blanchiment d’argent, déclarant que tous les centres financiers et centres d’affaires sont exposés à ce risque. Elle s’est toutefois engagée à prendre des mesures décisives à l’encontre des contrevenants, y compris ceux qui recourent à de nouvelles méthodes pour blanchir des capitaux illicites.
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