La semaine dernière, l’action Siemens Energy a perdu près de 35%, après l’annonce d’une recherche de garanties auprès de l’État allemand, à hauteur de 15 milliards d’euros. Les investisseurs y voyaient le signal d’une entreprise en détresse. Joe Kaeser a rassuré ce lundi, indiquant que Siemens n’avait pas besoin de liquidités, mais bien de garanties sur ses prêts, pour assurer une forte croissance dans les années à venir.
Le grand patron de Siemens Energy rassure les investisseurs, mais reconnait les difficultés de l’éolien : « Nous n’avons pas besoin de l’argent de l’État »

Pourquoi est-ce important ?
L'Allemagne est en pleine transition énergétique, et elle compte beaucoup sur les énergies renouvelables pour atteindre ses objectifs, mais aussi pour combler le vide laissé par la fermeture du parc nucléaire. Or, le secteur éolien connait de grandes difficultés, et c'est vrai pour toute l'Europe.Rebond de Siemens Energy
Dans l’actu : Joe Kaeser, le patron de Siemens Energy, est parvenu à rassurer les investisseurs.
- L’action a bondi de près de 17% ce matin, enregistrant la plus forte hausse de son histoire. Entretemps, l’action est toujours en positif de 10% ce lundi.
- La semaine dernière a été très compliquée après la révélation de discussions entre le géant de l’énergie et le gouvernement allemand, pour obtenir 15 milliards d’euros de garanties. L’action a chuté de près de 35% jeudi dernier. Sur l’année, Siemens Energy est en baisse d’encore 50%.
- « L’entreprise n’a évidemment pas besoin d’argent de l’État », a déclaré Kaeser au journal Welt am Sonntag. « Tous les segments, à l’exception du secteur éolien, se portent bien, en partie mieux que chez la concurrence », a-t-il déclaré.
- Et d’ajouter : « Si vous lisez ‘aides d’État’ en tant qu’investisseur, alors la panique est préprogrammée. Surtout dans un marché déjà très nerveux. En fait, il s’agit avant tout de savoir comment soutenir les énormes opportunités de croissance dans le domaine de l’énergie éolienne et du transport d’énergie, si nécessaire au moyen de garanties de commande. »
Siemens n’est pas Uniper
L’essentiel : des discussions ont bien lieu, mais de quoi s’agit-il réellement ?
- Vous l’aurez sans doute noté : le marché agit de manière un peu hystérique ces derniers jours. Chaque mauvaise nouvelle pour une entreprise s’accompagne d’une très forte correction. Alstom, Worldline, Siemens et dernièrement Sanofi pourront en témoigner.
- Mais il y a aussi des raisons objectives. Dans le cas de Siemens Energy, la perte nette de l’exercice 2023 est de 4,5 milliards d’euros. Et l’entreprise s’attend à un exercice 2024 plus compliqué encore, en particulier pour le secteur éolien.
- Pourtant, le carnet de commandes de Siemens est plein : pour 110 milliards d’euros. C’est pourquoi l’entreprise cherche des garanties de l’État pour ses prêts au niveau des banques. Pour lui permettre de mener à bien ses projets et rassurer ses clients.
- Autrement dit, on n’est pas dans le cas d’Uniper, un autre géant allemand de l’énergie, qui était au bord de la faillite l’année dernière, suite à la crise du gaz. Il ne s’agit pas d’une crise de liquidités et d’un apport de capital.
- Olaf Scholz, le chancelier allemand, a assuré ce week-end que les négociations entre Siemens Energy et le gouvernement étaient « très bonnes ». Ce n’est pas étonnant. Pour l’Allemagne, Siemens Energy est un acteur essentiel dans sa politique « energiewende« . Robert Habeck (Vert), ministre de l’Économie, y voit un partenaire stratégique et il sera soutenu en conséquence.