Le tribunal du travail examinera ce lundi le statut des livreurs de Deliveroo. Leur statut d’indépendant dérange les autorités, qui voudraient en faire des salariés. Impossible, dit le CEO de Deliveroo.
‘Si une décision est prise dans le mauvais sens, il y a aura des conséquences pour Deliveroo. Je ne pense pas que nous pourrions dans ce cadre poursuivre notre activité en Belgique’, déclare lundi Pierre Verdier, CEO de Deliveroo Belgium, dans les colonnes du Soir. Le tribunal du travail entame lundi son examen du statut des livreurs.
Les activités de l’entreprise, qui opère la livraison de plats de restaurant à domicile, ne pourrait certainement pas continuer ‘avec la même efficacité et pas sur la même étendue’.
‘Deliveroo pourrait peut-être continuer à opérer dans quelques grandes villes mais sur des rayons très précis et limités. Au lieu de couvrir 30% du territoire, on ne couvrirait plus que 2%’, estime le patron. ‘Pour l’économie belge également (cela poserait problème). Deliveroo, ce sont 40 millions de chiffres d’affaires en plus pour nos restaurants partenaires en 2019.’
Une rémunération qui dérange
Ce 20 janvier se tiendra la première audience du procès qui oppose l’auditorat du travail à Deliveroo Belgium. La requête déposée par les magistrats, au terme d’une enquête de deux ans, remet en question la nature de la relation de travail établie entre les coursiers qui opèrent les livraisons pour l’entreprise et cette dernière.
Actuellement, la plateforme rémunère ses livreurs ‘à la course’, via soit le statut d’indépendant, soit celui de l’économie collaborative (qui exempte les coursiers d’impôts sur les premiers 6.000 euros de revenus annuels, NDLR). Pour le ministère public, ils devraient cependant être salariés.