Un nouveau drame se profile à Capitol Hill. La menace d’un shutdown gouvernemental plane sur Washington, exacerbé par la fermeté des Républicains les plus radicaux. Au grand désarroi du président démocrate Joe Biden.
En bref : Le Congrès américain (Chambre et Sénat) a jusqu’au 30 septembre, dernier jour de l’exercice budgétaire (certains avancent la date du 29 septembre), pour valider une proposition de financement du gouvernement. Toutefois, face aux divergences parmi les Républicains de la Chambre des représentants à propos de cette loi, une paralysie du gouvernement américain semble probable.
Les enjeux : En cas de shutdown, le gouvernement se retrouverait largement paralysé financièrement, ce qui empêcherait des centaines de milliers d’employés fédéraux de toucher leur salaire en temps voulu. De plus, cela perturberait les paiements pour divers programmes d’assistance, comme les bons alimentaires. Mercredi, la Maison Blanche a énuméré une longue liste de conséquences possibles.
En outre : en Ukraine également, les manœuvres politiques à Washington sont suivies attentivement. Que se passerait-il si une telle fermeture affectait l’aide américaine ?
Antécédents : au printemps déjà, la question du financement du gouvernement fédéral avait créé des tensions.
- À cette époque, le président Biden avait trouvé un accord temporaire avec le chef républicain Kevin McCarthy concernant le fameux plafond de la dette et la trajectoire budgétaire des années à venir.
- D’après plusieurs économistes, une fermeture n’aurait pas des conséquences aussi dramatiques que le risque d’un défaut sur la dette américaine évoqué plus tôt cette année. Toutefois, ils mettent en garde contre d’éventuels impacts économiques significatifs.
Une « frange républicaine extrémiste »
Là où le bât blesse : la question principale réside dans le montant que le gouvernement pourra dépenser l’année suivante. Les Républicains les plus conservateurs semblent vouloir une approche plus rigoureuse que les accords précédemment conclus entre Biden et McCarthy. En toile de fond, les prochaines élections présidentielles influencent sans doute leurs décisions. Biden fait référence à des « Républicains extrémistes semant le chaos ».
Réaction des marchés : « Les délais pour poursuivre les négociations s’amenuisent », alerte notamment Libby Cantrill, Head of Public Policy du géant obligataire Pimco.
- « Bloquer le gouvernement semble donc être la seule option envisageable pour satisfaire la faction conservatrice des législateurs républicains », note-t-elle.
- « Et si le gouvernement venait effectivement à être bloqué, il est possible qu’aucune raison convaincante ne pousse à le débloquer, vu la dynamique complexe au sein de la fraction républicaine de la Chambre des représentants », ajoute-t-elle.
- Selon Pimco, un shutdown pourrait également avoir des implications pratiques pour la Réserve fédérale. Celle-ci se retrouverait sans les données économiques dont elle a besoin pour établir sa politique.
MB