Principaux renseignements
- Shein fait appel à des sous-traitants informels qui soumettent les travailleurs à des conditions d’exploitation, notamment à des horaires de travail exténuants et à de maigres salaires.
- Le modèle de production décentralisé de Shein protège l’entreprise de toute responsabilité tout en lui permettant d’offrir une mode ultra-rapide à des prix incroyablement bas.
- Un rapport révèle des cas de discrimination sexuelle et expose les enfants à des environnements dangereux.
Deux ONG ont publié un rapport accusant le géant chinois de la mode rapide Shein d’exploiter des travailleurs par l’intermédiaire de sous-traitants informels dans des conditions de travail épouvantables. L’enquête, menée par ActionAid France et China Labor Watch pendant trois ans à Guangzhou, a révélé des cadences de travail infernales, une discrimination fondée sur le sexe et un manque de protection sociale.
Mettre en lumière l’exploitation
Des chercheurs de China Labor Watch ont réussi à infiltrer des ateliers situés à Kangle, une ville industrielle densément peuplée, et y ont même été embauchés. Ils y ont découvert un système de rémunération à la pièce, dans lequel les travailleurs étaient payés entre 0,06 et 0,27 euro par article fabriqué. Les employés ont déclaré travailler jusqu’à 16 heures par jour, sans contrat officiel, en violation manifeste des limites légales du travail. Les ONG qualifient ces ateliers de sous-traitants informels utilisés par Shein pendant les périodes de forte demande.
Le rapport critique le modèle de production décentralisé et non réglementé de Shein, qui permet à l’entreprise de proposer chaque jour des milliers de nouveaux articles à des prix extrêmement bas, sans qu’elle ait à rendre de comptes.
Enfants en danger
Les enfants qui accompagnent leurs parents sur leur lieu de travail sont également en danger. Ces jeunes sont exposés à des machines dangereuses et à des substances toxiques dans un environnement industriel saturé de fibres synthétiques, ce qui reflète la dépendance de Shein à l’égard du polyester dans sa ligne de vêtements. Le rapport révèle également des cas de harcèlement sexuel verbal et de violence à l’encontre des femmes dans les ateliers.
Shein a catégoriquement nié les accusations, affirmant son engagement en faveur d’un environnement de travail sûr pour tous les employés de sa chaîne d’approvisionnement. Elle affirme respecter les lois et réglementations locales ainsi que les normes internationales du travail. (jov)








