Selon le CEO de BlackRock, « les 1.000 prochaines licornes seront des entreprises techno-climatiques »

Lors d’un sommet sur l’énergie verte organisé par l’Arabie saoudite à Riyad, Larry Fink a fait un plaidoyer pour le capitalisme vert. Atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 ne sera possible que par la technologie verte, selon lui. Et cela passe aussi par les entreprises d’hydrocarbures sur lesquels il compte.

BlackRock est un gestionnaire d’actifs. C’est même le plus important au monde, avec quelque 7.800 milliards de dollars de capitalisation, selon les chiffres de 2020. Cet argent n’est pas à BlackRock mais à ses propriétaires, à la place desquels le gestionnaire d’actifs investit.

Larry Fink est persuadé que les prochaines success-stories concerneront le secteur de la technologie verte: « Je suis convaincu que les 1.000 prochaines licornes – des entreprises dont la valorisation boursière dépasse le milliard de dollars – ne seront pas un moteur de recherche ni une entreprise médiatique, ce seront des entreprises développant de l’hydrogène vert, de l’agriculture verte, de l’acier vert et du ciment vert. »

Le changement climatique comme opportunité commerciale pour réinventer chaque secteur de l’industrie: « Atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050 va nécessiter une révolution dans la production de tout ce que nous produisons, et une révolution dans tout ce que nous consommons. Le processus de création de carburant, de nourriture et de matériaux de construction, avec tous les besoins que nous avons en tant qu’humanité, tout doit être réinventé », a déclaré Flink à Riyad dont les propos ont été repris par la chaine économique américaine CNBC.

Les investissements verts sont trop chers

Ce changement de paradigme va forcément nécessiter beaucoup d’investissements. Si Larry Think constate lui-même un certain intérêt des propriétaires d’actifs pour la technologie verte, il déplore son coût, jugé plus cher, une sorte « de prime verte » : « Par exemple le carburant durable coûte au moins 40% plus cher que le kérosène. »

L’investissement permettra à terme de réduire les coûts, une fois la technologie totalement prête, mais Fink demande aussi à ce que des organisations comme la Banque mondiale ou le FMI jouent pleinement leur rôle. Notamment pour investir équitablement autour de la planète, y compris et surtout dans les pays en développement. Le CEO de BlackRock parvient même à mettre un chiffre sur l’investissement nécessaire: « 1.000 milliards par an, soit six fois plus que les 150 milliards de dollars d’aujourd’hui. »

Les entreprises à énergie fossile font aussi partie de la solution

Cette intervention de Larry Fink fait écho à une récente interview de Bill Gates, qui estimait lui aussi que les prochaines Tesla, Microsoft, Google et Amazon sortiraient du secteur de la technologie verte.

Pour Fink, ces entreprises existent peut-être déjà et pourraient faire partie du secteur des hydrocarbures qui devra nécessairement se réinventer: « Les sociétés d’hydrocarbures sont à la pointe du développement de méthodes de capture et de stockage du carbone, qui joueront un rôle majeur dans l’élimination des émissions de carbone que nous continuerons à produire. »

C’est pourquoi BlacRock continuera à soutenir ces entreprises car « elles feront partie de la solution de cette révolution verte ».

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