Principaux renseignements
- Les sanctions de l’UE contre les sites de propagande russe ont été inefficaces en raison d’un manque d’orientation actualisée de la part de la Commission européenne.
- Les entités sanctionnées continuent d’opérer en utilisant de multiples domaines Internet, ce qui rend le blocage de l’accès complexe.
Malgré les sanctions imposées par l’UE à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, des sites web appartenant à des médias russes interdits restent accessibles dans l’ensemble de l’Union. Un rapport de l’Institut pour le dialogue stratégique (ISD), consulté via AP, souligne l’inefficacité de ces mesures.
Les sanctions sont inefficaces contre la propagande russe en ligne
L’analyse de la DSI révèle que les médias d’État russes sanctionnés continuent de prospérer en ligne, posant un défi important aux démocraties occidentales. Le rapport critique l’incapacité de la Commission à maintenir une liste complète des adresses de sites web utilisés par les entités sanctionnées. En l’absence de directives claires, les États membres et les fournisseurs d’accès à Internet ont du mal à appliquer efficacement les sanctions.
La DSI a identifié 26 entités médiatiques faisant l’objet de sanctions et utilisant 58 domaines Internet différents. Une liste accessible et les sanctions correspondantes pourraient clarifier la situation et garantir que des mesures soient prises.
Diverses tactiques
La Russie a déployé diverses tactiques pour contourner les sanctions, notamment des sites miroirs avec d’autres adresses et un réseau de sites web déguisés en médias occidentaux. Ce réseau, connu sous le nom de Pravda, s’appuie sur des chatbots pour élargir sa portée. La DSI recommande à l’UE de surveiller de près les activités des entités sanctionnées sur les médias sociaux et de suivre d’autres comptes pro-russes pour contrer ces stratégies d’évasion.
Les conclusions du rapport aussi révèlent des disparités dans l’application des sanctions au sein de l’UE. La Slovaquie, où le Premier ministre Robert Fico est connu pour ses positions pro-russes, est le pays qui s’en sort le moins bien, tous les domaines sanctionnés restant accessibles. La Pologne suit de près, avec au moins 50 domaines accessibles. En revanche, les fournisseurs d’accès à l’internet en France et en Allemagne ont fait preuve d’une plus grande efficacité dans le blocage de l’accès.

