Sanctions américaines paralysent une raffinerie en Serbie et accentuent l’insécurité énergétique


Principaux renseignements

  • La Serbie est confrontée à une possible perturbation de son industrie, car elle dépend fortement du gaz russe et peine à trouver d’autres sources d’approvisionnement.
  • La fermeture de la raffinerie NIS en Serbie à la suite des sanctions américaines menace l’économie serbe de pertes d’emplois importantes, d’une augmentation des coûts d’importation de carburant et d’une baisse des recettes publiques.
  • Bien que la Serbie se soit alignée sur la politique américaine à l’égard de l’Ukraine, sa demande d’exemption des sanctions a été rejetée.

La fermeture de la seule raffinerie de pétrole du pays, NIS, en raison des sanctions américaines contre les actionnaires majoritaires russes, pourrait avoir de graves conséquences à long terme sur l’économie et la sécurité énergétique de la Serbie.

Impact économique

Les experts préviennent que la fermeture aura un impact considérable sur la croissance économique et que la Serbie devra importer du carburant beaucoup plus cher. La NIS, qui couvrait auparavant 80 % des besoins en carburant de la Serbie, ne peut plus recevoir de pétrole brut depuis début octobre en raison des sanctions américaines imposées après l’invasion russe en Ukraine.

Des négociations sont actuellement en cours concernant la vente de NIS à des acheteurs potentiels hongrois et émiratis. Si aucun accord n’est trouvé d’ici la mi-janvier, la Serbie pourrait racheter elle-même l’entreprise pour un montant de 1,4 milliard d’euros.

Pertes d’emplois

La fermeture menace également des milliers d’emplois chez NIS et dans son réseau de stations-service. La situation est encore aggravée par l’expiration prochaine de la licence d’exploitation de la société russe Lukoil, qui exploite plus de 100 stations-service en Serbie.

Les conséquences économiques ne se limitent pas à la perte d’emplois. La NIS apporte une contribution considérable au budget de l’État serbe, qui s’élevait à plus de 2 milliards d’euros l’année dernière. La fermeture entraînerait donc une perte importante de recettes publiques.

Dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie

La dépendance de la Serbie vis-à-vis du gaz russe, qui représente 90 pour cent de son approvisionnement énergétique, renforce encore davantage les inquiétudes du pays.

La Serbie a demandé une exemption de 90 jours des sanctions américaines afin que la compagnie pétrolière nationale d’Abu Dhabi (ADNOC) puisse finaliser l’achat de NIS et que les activités de raffinage puissent reprendre. Cette demande a toutefois été récemment rejetée par Washington. Ce refus a suscité des inquiétudes en Serbie quant à d’éventuelles pénuries de carburant, des perturbations industrielles et une instabilité politique.

Bien que la Serbie se soit alignée sur la politique américaine à l’égard de l’Ukraine et fournisse des armes aux forces armées ukrainiennes, sa demande d’exemption a néanmoins été rejetée. Cela illustre la complexité de la position géopolitique dans laquelle se trouve le pays. (uv)

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