Statbel, l’office national des statistiques de notre pays, vient de publier les résultats de sa dernière grande enquête sur les rémunérations des Belges. Et les écarts ne sont pas négligeables.
Un salaire moyen élevé, mais qui cache de grandes inégalités
Quelques détails importants : cette enquête a été menée auprès de plus de 125.000 travailleurs, mais concerne des données de l’année 2021. Elle ne reflète donc pas les derniers effets de la pandémie, et encore moins ceux de la crise énergétique de 2022. De même, l’inflation et l’indexation des salaires n’étaient pas encore pleinement passées par là.
Le salaire moyen des Belges se monte à 3.886 euros bruts par mois. Le salaire médian, quant à lui, est de 3.507 euros bruts par mois, ce qui signifie que 50% des travailleurs gagnent moins de 3.507 euros, alors que l’autre moitié reçoit un salaire supérieur.
Bruxelles en tête
- Statbel note toutefois que l’écart est très élevé entre les employés belges aux deux opposés du spectre. 10 % des travailleurs gagnent moins de 2.303 euros brut par mois, tandis que les 10 % les mieux payés perçoivent plus de 5.922 euros.
- Attention que ces chiffres varient fortement d’une région à l’autre du pays. Le salaire brut mensuel moyen se monte à 4.604 euros dans la Région de Bruxelles-Capitale. Soit 18% de plus que la moyenne nationale.
- En Flandre, le salaire mensuel brut moyen se monte à 4.009,6 euros. Tandis qu’en Wallonie, il n’est que de 3.701 euros.
40 ans, le cap salarial
L’âge est un grand facteur de différences de rémunérations, dans notre pays. Avant 40 ans, les travailleurs gagnent globalement moins que la moyenne nationale, tandis qu’au-delà de cet âge, ils perçoivent en règle générale un salaire supérieur à la moyenne. Et ça augmente encore ensuite : les 60 ans et plus gagnent 183% de plus que les employés 20 ans plus jeunes.
Des inégalités de genre qui perdurent
Sans surprise, les salaires varient énormément selon la profession pratiquée. Ainsi, les employés de l’horeca, de l’hébergement et du commerce au détail touchent, en moyenne et respectivement, 30%, 26%, et 21% de moins que la moyenne nationale.
À l’autre opposé du spectre, on trouve les employés du secteur pétrochimique, les chargés de gestion, et les services financiers : en moyenne et respectivement, 55%, 42%, et 34% de plus que la moyenne nationale.
Enfin, on notera que l’écart salarial homme femme existe toujours en Belgique. Le salaire mensuel brut moyen des femmes à temps plein s’élève à 3.869 euros et celui des hommes à 3.894 euros, soit une différence moyenne de 0,6%. Mais avec d’importantes différences selon la catégorie d’âge.
- L’écart est de 10,5% pour les moins de 20 ans. Celui-ci diminue ensuite pour arriver à 0,8% pour les 30-34 ans. Mais il repart ensuite à la hausse.
- L’écart de rémunération le plus important concerne les travailleurs âgés de 60 ans ou plus : dans ce groupe, les femmes employées à temps plein gagnent en moyenne 19 % de moins que leurs homologues masculins.
- On rappellera que ces écarts concernent les hommes et les femmes employés à temps plein. Or, les femmes restent plus nombreuses à occuper des emplois à temps partiel. Les chiffres sont cette fois de 2022 : 40,7% des femmes salariées ont recours au temps partiel, contre 11,9% des hommes salariés.