Principaux renseignements
- Saab et Airbus envisagent un partenariat pour développer des avions de combat sans pilote, dans le but de créer des plateformes qui soutiennent les avions de combat actuels.
- Cette initiative est indépendante du programme SCAF, qui pose problème, et offre des opportunités pour une coopération plus large dans le domaine de l’aéronautique au sein de l’industrie européenne de la défense, qui est fragmentée.
- Cette coopération témoigne de l’intérêt croissant pour les drones et pourrait façonner les futures alliances dans ce secteur.
Les géants européens de l’aérospatiale Saab et Airbus envisagent une collaboration dans le domaine de la technologie des avions de combat sans pilote. Ce partenariat potentiel reflète l’intérêt croissant pour les drones et l’évolution du paysage des alliances au sein de l’industrie européenne fragmentée de la défense. C’est ce que rapporte Reuters.
Coopération indépendante
L’initiative a été dévoilée cette semaine lors de discussions avec les PDG lors d’un événement industriel européen. Elle vise à développer des plateformes sans pilote destinées à soutenir les avions de combat existants, tels que l’Eurofighter Typhoon d’Airbus et le Gripen E de Saab. Selon des sources industrielles, si le projet aboutit, il pourrait ouvrir la voie à une coopération plus large dans le domaine aéronautique. Cela serait particulièrement vrai si le programme SCAF (Future Combat Air System), une initiative franco-germano-espagnole pour les futurs avions de combat, continuait à prendre du retard.
Micael Johansson, PDG de Saab, a confirmé les discussions en cours avec Airbus concernant le développement d’avions sans pilote. Il a souligné les relations existantes entre les deux entreprises par le biais du système de guerre électronique Arexis de Saab, qui équipe les Eurofighters allemands. Johansson a insisté sur le fait que ces discussions étaient indépendantes du SCAF et offraient une possibilité potentielle de coopération dans le domaine des drones.
Perspectives prometteuses
Guillaume Faury, PDG d’Airbus, a corroboré ces discussions, citant les liens étroits avec Saab dans les domaines de l’électronique et de la technologie des missiles. Selon lui, les perspectives d’une coopération future dans le domaine des avions sans pilote sont prometteuses. Il a rappelé que cette initiative était indépendante du programme SCAF.
Les deux entreprises souhaitent développer des drones de nouvelle génération, souvent appelés « Collaborative Combat Aircraft » (CCA) ou « Loyal Wingmen », conçus pour assister les aéronefs pilotés.
Incertitude autour du SCAF
L’avenir du SCAF reste incertain, en raison des retards et des désaccords persistants entre les partenaires industriels et les gouvernements. Bien que Johansson ait refusé de commenter l’impact potentiel des défis du SCAF sur Saab, il a souligné que la Suède ne cherchait pas à remplacer les participants existants.
Les analystes estiment que les décisions concernant la prochaine génération d’avions de combat façonneront de manière significative l’industrie de la défense et ses alliances pour les décennies à venir. Le paysage a considérablement évolué depuis le dernier cycle de développement, la France rejoignant l’Allemagne et l’Espagne dans le programme SCAF, tandis que le Royaume-Uni collabore avec le Japon dans le cadre du GCAP (Global Combat Air Programme), qui est ouvert à de nouveaux membres.
La Suède, qui collaborait initialement avec le Royaume-Uni, mène désormais ses propres recherches pour trouver un successeur au Gripen. Les décisions politiques concernant le futur programme d’avions de combat suédois sont attendues vers 2030, mais Johansson estime qu’elles pourraient intervenir plus tôt, peut-être dès 2028. Il a déclaré que Saab souhaitait rester un acteur important dans le développement des avions de combat et s’est dit ouvert à différents partenariats tout en conservant les capacités de production de Saab dans ce domaine.
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