La Russie teste le missile balistique nucléaire Burevestnik : voici ce que nous savons déjà


Principaux renseignements

  • Le missile de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik a subi avec succès un dernier test, selon des responsables russes.
  • Les experts s’interrogent sur le caractère pratique et la rentabilité du Burevestnik par rapport aux systèmes d’armes existants.
  • L’annonce de l’essai du Burevestnik par la Russie coïncide avec des tensions géopolitiques, notamment les sanctions américaines et les exercices de l’OTAN.

La Russie a récemment annoncé le succès de l’essai final de son missile de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik, un événement qui survient dans le contexte du conflit en cours en Ukraine et de l’incertitude entourant d’éventuels pourparlers de paix avec le président américain Donald Trump.

Portée illimitée

Le président Vladimir Poutine a fait l’éloge du Burevestnik en le qualifiant d’arme unique, inégalée par aucune autre nation, affirmant qu’il possède une portée virtuellement illimitée. Poutine souhaite intégrer rapidement cette arme dans les forces armées russes.

Bien qu’il soit présenté comme une arme « invincible » capable de contourner les défenses antimissiles américaines, les experts et les analystes ont émis des doutes quant à la praticité et aux avantages du Burevestnik par rapport aux systèmes existants. Sa principale caractéristique est un moteur à propulsion nucléaire qui lui confère une portée quasi illimitée. Cependant, certains le considèrent comme une arme excessivement coûteuse et d’une valeur pratique discutable, citant l’absence de justification claire de son développement.

Essai du Burevestnik

Le Kremlin a diffusé des images montrant Poutine aux côtés du chef d’état-major général Valery Gerasimov, qui l’a informé de l’essai du Burevestnik effectué le 21 octobre. Le missile aurait volé pendant environ 15 heures, couvrant une distance de 14 000 kilomètres, et Gerasimov a déclaré que sa portée maximale était encore plus grande. Il a souligné la capacité du missile à échapper aux systèmes de défense antimissile et de défense aérienne grâce à ses manœuvres de vol complexes.

Ce récent essai fait suite à un incident survenu en 2019 lors d’un essai raté du Burevestnik, qui s’est soldé par une mission de récupération mortelle dans la région d’Arkhangelsk, mettant en évidence les problèmes de sécurité potentiels liés à cette technologie.

Réaction de Trump

Le président Trump a critiqué l’annonce de l’essai de missile par la Russie, la jugeant « inappropriée » compte tenu des négociations de paix en cours concernant le conflit en Ukraine. Il a suggéré à Poutine de donner la priorité à la fin de la guerre plutôt que de procéder à des tests de missiles.

Alors que le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a minimisé toute tension sur les relations américano-russes due à l’essai, l’ancien diplomate russe Boris Bondarev a estimé que le moment choisi n’était pas une coïncidence, puisqu’il correspond aux nouvelles sanctions américaines contre les compagnies pétrolières russes et aux exercices nucléaires de l’OTAN.

Contourner la défense antimissile américaine

Cependant, Pavel Podvig, directeur du Russian Nuclear Forces Project, s’est montré sceptique quant à la possibilité de lier le calendrier de l’essai à des événements géopolitiques, l’attribuant à la complexité et à l’ampleur de ce type de programme.

Il a fait remarquer que la présentation par la Russie en 2018 de sa modernisation nucléaire était présentée comme une réponse aux efforts de défense antimissile des États-Unis, visant à préserver les capacités de représailles de la Russie. Podvig a suggéré que la mission principale du Burevestnik est de démontrer la capacité de la Russie à contourner les défenses antimissiles américaines, renforçant ainsi sa dissuasion stratégique.

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