Une analyse de l’agence de presse Bloomberg indique que le Royaume-Uni serait entré en récession. Mais il faudra attendre encore un peu pour une évaluation officielle.
Dans l’actualité : le Royaume-Uni serait déjà en récession légère, écrit Bloomberg.
- Selon les économistes Dan Hanson et Andrej Sokol, il y a 52% de chances que le Royaume-Uni entrera en récession, dans la seconde moitié de cette année. Une récession est dans ce cas définie comme un recul économique durant deux trimestres consécutifs.
- Les deux auteurs ont publié leur rapport sur la base de prévisions toutefois, alors que les chiffres officiels sur le produit intérieur brut (PIB) ne seront dévoilés que ce vendredi.
- « Ce sera serré entre la stagnation et un léger recul, mais les chances sont marginalement en faveur de ce dernier », estime Hanson. « Et il existe un risque que la baisse de la production soit un peu plus marquée que ce que nous avons estimé. »
- La Banque d’Angleterre (BoE) avançait la semaine dernière encore qu’une récession avait 50% de chances de se produire.

- Les chiffres : il est estimé que le PIB du Royaume-Uni a reculé de 0,1% en septembre, ce qui ne fait effectivement qu’une très petite différence. Mais qui ne serait pas sans conséquences, selon les prévisions de la BoE. La Banque centrale prévoit que le taux de chômage augmentera de 4,3 à 5,1% d’ici 2026.
- Bloomberg Economics donne une probabilité de 70 % à une contraction de l’économie britannique au troisième trimestre de cette année. Ceci fait suite à une chute de 0,6% du PIB en juillet et seulement une reprise partielle en août.
Les conséquences d’une contraction économique
- « Avec un marché du travail qui s’assouplit, les consommateurs pourraient devenir plus prudents dans leurs dépenses. Cela est vrai même si leurs revenus réels continuent d’augmenter pendant l’hiver. Les données monétaires et de crédit de la BoE en septembre suggèrent que les ménages épargnent davantage que dans le passé récent », analyse Hanson.
- La question est également de savoir si cela aura des conséquences politiques. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak est déjà en très mauvaise position dans les sondages en vue des élections de 2024. Une récession pourrait entraîner des taux d’intérêt plus bas, ce qui pourrait faire remonter l’inflation.
- D’autres analystes prédisent une forte baisse du nombre d’offres d’emploi dans la seconde moitié de l’année.
Pas de récession en Belgique ?
En prenant du recul : dans la zone euro aussi, le moteur a des ratés.
- Si l’on garde comme définition qu’une économie qui se contracte pour deux trimestres consécutifs est en récession, c’est aussi le cas des Pays-Bas. Au deuxième trimestre, il y a eu une contraction de 0,3% chez nos voisins du nord, et au 3e trimestre, une contraction de 0,2%.
- L’économie allemande continue de préoccuper la zone euro, mais le PIB a moins diminué que prévu au 2e trimestre. L’économie s’est par contre contractée de 0,1% au 3e trimestre, mais c’est moins que prévu.
- En France également, les entreprises rencontrent de plus en plus de problèmes, comme l’ont montré des chiffres préliminaires, avec une croissance d’à peine 0,1%.
- Dans notre pays, la Banque Nationale est optimiste. Il y a eu une croissance économique de 0,5% au 3e trimestre, selon les chiffres préliminaires. C’est mieux que ce qui était envisagé. « Une contraction de l’économie belge semble à ce stade peu probable », concluait-elle déjà la Banque nationale en septembre. Une récession ne pointe donc pas à l’horizon, pour l’économie belge.
MB