Le Roi reporte la décision sur la démission de Bart De Wever : les négociateurs vont-ils continuer sans Vooruit ?

Le formateur Bart De Wever a présenté sa démission au roi Philippe. Il est clair pour le formateur que les discussions entre la N-VA, Vooruit, le CD&V, Les Engagés et le MR ne fonctionnent plus. Vooruit a refusé de poursuivre les discussions sur la base de la « super-note » de De Wever. La question est maintenant de savoir ce qui va se passer.


Principaux renseignements

  • Bart De Wever a offert sa démission en tant que formateur, mais le roi reporte sa décision.
  • Il est possible que Vooruit soit remplacé par l’Open Vld dans les négociations.
  • La balle sera bientôt dans le camp du roi : va-t-il envoyer un médiateur pour tenter de sauver les négociations, ou va-t-il essayer une autre formation ?

Dans l’actualité : Bart De Wever (N-VA) propose sa démission en tant que formateur, et le roi Philippe reporte sa décision.

  • Ce qui était attendu s’est produit. Le formateur De Wever a demandé au roi Philippe de mettre fin à sa mission. Le roi a toutefois suspendu cette démission, selon un communiqué du Palais. « Le Roi a reçu Bart De Wever en audience. M. De Wever a informé le Roi de l’avancement de sa mission en vue de la formation d’un nouveau gouvernement. N’ayant pas obtenu l’accord de tous les partenaires actuellement impliqués dans les négociations, M. De Wever a remis sa démission au Roi. Le Roi tient sa décision en délibéré et lui donne le temps, jusqu’au 12/11 prochain, de mener des consultations supplémentaires. », précise le communiqué.
  • Après une ultime réunion des cinq partis « Arizona », l’accord semblait impossible à trouver. Le président de Vooruit, Conner Rousseau, a exigé une révision complète de la super-note de De Wever avant de poursuivre les discussions. Les autres partis ont refusé cette demande.
  • Georges-Louis Bouchez, président du MR, a exprimé son mécontentement envers Rousseau ce week-end, se sentant « trahi ». « Il veut obtenir des choses à l’avance », a-t-il déclaré.
  • Rousseau estime que c’est à De Wever de faire des concessions pour orienter la note vers la gauche, notamment en matière de taxation des grandes fortunes. Maxime Prévot (Les Engagés) n’a pas approuvé cette méthode : « Les progrès se font par la négociation, et non en mettant constamment la balle dans le camp du formateur », a-t-il déclaré ce week-end.
  • Prévot et le président du CD&V, Sammy Mahdi, étaient convaincus de la possibilité de remettre cette formation sur les rails. Prévot a qualifié l’Arizona de « chance unique ». Avant la réunion, Mahdi a souligné l’importance de poursuivre les négociations. « Personne ne comprendrait que nous ne continuions pas les négociations. Il y a de très bonnes choses dans la note et d’autres moins bonnes. Nous devons maintenant négocier », a-t-il déclaré.

La sortie de Vooruit ?

Suivi : Rousseau semble prêt à quitter les négociations, et les autres partis l’y encouragent.

  • « Il est tout à fait possible de former un gouvernement sans nous. Il existe d’autres options », a déclaré Rousseau ce week-end. Selon De Standaard, les autres présidents de partis partagent cet avis. La N-VA, le CD&V, Les Engagés et le MR auraient poursuivi les discussions après avoir demandé à Rousseau de quitter la réunion. Cela pourrait indiquer qu’ils envisagent d’explorer d’autres pistes sans les socialistes.
  • Une solution possible serait de remplacer Vooruit par l’Open Vld. Bien que ce parti ait initialement refusé de participer au gouvernement, sa présidente Eva De Bleeker (Open Vld) est revenue sur sa décision. Cependant, une coalition « suédoise » ne disposerait que d’une seule voix de majorité. Tous les regards se tournent alors vers Jean-Marie Dedecker, qui siège comme indépendant dans le groupe N-VA à la Chambre. De Wever permet à Dedecker de voter indépendamment, mais si Dedecker s’oppose à une proposition du gouvernement, la majorité suédoise disparaît. C’est pourquoi l’option Arizona a toujours été préférée : elle est beaucoup plus stable.

À suivre : Quelle sera la décision du roi Philippe ?

  • Le roi Philippe prend le temps de réfléchir à la prochaine étape. Lors d’un précédent entretien avec De Wever, il avait exprimé le souhait ardent de voir le président de la N-VA mener sa mission à terme.
  • Il est possible que le roi envoie un médiateur pour tenter de sauver l’Arizona. Ce que De Wever et le roi se sont dit reste pour l’instant confidentiel. Il est également envisageable que le roi accepte la situation et demande l’exploration d’autres options, avec l’Open Vld à la place de Vooruit. Dans ce cas, un éclaireur, et non un médiateur, pourrait être désigné.
  • Les chances que De Wever trouve une solution dans une semaine semblent faibles. Il règne désormais une méfiance telle entre le MR et Vooruit que les discussions risquent de ne mener à rien.
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