L’assureur-crédit Allianz Trade a publié son rapport annuel sur les risques mondiaux. Il en ressort que le risque commercial mondial est particulièrement élevé, plus qu’avant la pandémie de Covid-19. La Belgique, quant à elle, affiche des chiffres préoccupants.
Les chiffres : L’analyse des risques d’Allianz Trade couvre 18 secteurs et 70 pays. Chaque pays reçoit un niveau de couleur par secteur (vert, jaune, orange ou rouge), indiquant un risque faible à élevé. 87 % des secteurs mondiaux sont classés avec un risque « moyen » ou « élevé ».
- Selon cette analyse, il est plus sûr de faire des affaires en Asie. Le risque le plus élevé se trouve en Amérique latine, principalement en raison du risque de défaut de paiement des entreprises, qui est la principale mesure des codes couleur.
- La Belgique ne s’en sort pas bien non plus. Quinze des 18 secteurs sont classés en orange, ce qui donne à la Belgique le plus haut risque commercial de l’Europe de l’Ouest. L’Italie, la Suisse, le Portugal et les pays scandinaves obtiennent de bien meilleurs scores.
- Allianz Trade évalue le risque en se basant sur quatre facteurs déterminants :
- la demande du marché
- la rentabilité
- la liquidité
- les conditions du secteur
- De manière générale, l’économie croît à un rythme modéré, note le rapport. Cela explique en partie les nombreux risques. L’assureur prévoit une croissance mondiale limitée à 2,8 % en 2025. Dans cette prévision, la croissance aux États-Unis ralentirait à 1,7 %, tandis que celle de la zone euro atteindrait 1,4 %. Allianz Trade prévoit également un ralentissement de l’économie chinoise, avec une croissance de +4,5 % l’année prochaine.
Marges et approvisionnement
Les détails : Il existe des différences notables selon les secteurs.
- Johan Geeroms, directeur du risque souscription pour le Benelux chez Allianz Trade, observe trois tendances dans les différents secteurs évalués.
- « Il y a des secteurs avec une faible demande et un pouvoir de fixation des prix limité, comme les industries du papier, de la chimie, de l’agriculture et du textile. Une croissance limitée et une pression sur les marges dominent leurs perspectives. »
- « Ensuite, il y a les secteurs qui continuent de faire face à des problèmes dans la chaîne d’approvisionnement. Dans l’ensemble, la demande y reste assez résiliente, mais les obstacles opérationnels et géopolitiques persistent, comme dans les secteurs des transports et de l’énergie. »
- « Du côté positif, il existe des secteurs avec des perspectives stables ou améliorées, notamment grâce à l’essor de l’intelligence artificielle ou à des développements comme la durabilité et le vieillissement de la population. Pensez à l’industrie pharmaceutique et aux services informatiques. Nous voyons un certain redressement dans l’évaluation des risques du secteur automobile, du transport et de la construction de machines. Mais ces secteurs ont été durement touchés ces dernières années », nuance immédiatement Geeroms.
