Le secteur bancaire européen en danger : l’absence d’un système unifié de garantie des dépôts menace la stabilité


Principaux renseignements

  • L’absence d’un système unifié de garantie des dépôts en Europe rend les clients vulnérables.
  • Les banques détiennent souvent des montants importants d’obligations souveraines émises par leur pays d’origine, et les déposants comptent sur les systèmes nationaux de garantie des dépôts pour se protéger.
  • La dette publique élevée de l’Italie et les avoirs importants d’UniCredit en obligations souveraines italiennes créent une situation précaire où la solvabilité du gouvernement a un impact direct sur la sécurité des banques.

L’absence d’un système unifié de garantie des dépôts représente un risque important pour le secteur bancaire européen, ce qui pourrait rendre les clients vulnérables. Les inquiétudes allemandes concernant une acquisition potentielle de la Commerzbank par l’Italien UniCredit ne sont pas infondées, comme l’a indiqué le président de la Bundesbank, Joachim Nagel.

M. Nagel souligne les défis inhérents à la transition d’un système bancaire nationalisé vers une structure européenne plus unifiée. Deux problèmes majeurs se posent : les banques détiennent souvent des montants substantiels d’obligations souveraines émises par leur pays d’origine, et les déposants comptent sur les systèmes nationaux de garantie des dépôts pour assurer leur protection. Cette interdépendance crée une situation précaire où la solvabilité des gouvernements a un impact direct sur la sécurité des banques. Une défaillance de l’État pourrait entraîner une faillite généralisée des banques, comme on l’a vu lors de la crise de la dette grecque il y a dix ans.

Inquiétudes sur la dette italienne

La dette publique élevée de l’Italie, qui représente 135 pour cent de son PIB, soit plus du double de la recommandation de l’UE, amplifie ce risque. UniCredit détient plus de 36 milliards d’euros d’obligations souveraines italiennes, ce qui souligne leur exposition à une éventuelle instabilité du gouvernement italien. La présidente de la BCE, Christine Lagarde, a souligné l’urgence de mettre en place un système européen d’assurance des dépôts (EDIS), qui vise à rompre le lien entre le risque bancaire et le risque souverain.

Solutions proposées

M. Nagel propose un système d’assurance à plusieurs niveaux, avec une couche européenne complétant les systèmes nationaux. Cela permettrait d’atténuer la propagation des crises de la dette souveraine au-delà des frontières tout en permettant aux régimes nationaux d’absorber la majeure partie de l’impact initial. Bien qu’il plaide pour une meilleure prise en compte du risque dans la comptabilité des obligations d’État, Nagel reconnaît que les accords actuels de Bâle 3 permettent aux banques de l’UE d’attribuer une pondération de risque nulle à la dette d’État de la zone euro, ignorant de fait les risques de défaillance.

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