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Réductions volontaires, rébellion d’un pays membre, arrivée d’un autre : ce qu’il faut retenir de la dernière réunion de l’OPEP+

Réductions volontaires, rébellion d’un pays membre, arrivée d’un autre : ce qu’il faut retenir de la dernière réunion de l’OPEP+
(Askin Kiyagan/Anadolu Agency via Getty Images)

Ce jeudi, les membres de l’OPEP+ se réunissaient afin de discuter de la production de pétrole pour début 2024. Il n’y a pas eu d’accord sur une réduction collective, mais la production va quand même bel et bien être sapée via des réductions volontaires.

Dans l’actu : la dernière réunion de l’OPEP+.

  • Prévue dimanche dernier, elle avait finalement été reportée à ce jeudi. Probablement en raison des tensions entre certains membres du cartel pétrolier. Les annonces qui en découlent confirment les dissensions.

L’Arabie saoudite prolonge ses mesures, la Russie les intensifie

Les détails : 2,2 millions de barils par jour en moins.

  • Dans un communiqué, l’OPEP+ a fait savoir que huit pays allaient réduire leur production de pétrole pour le premier trimestre 2024, sur base de réductions volontaires.
  • Les réductions les plus importantes sont le fait de l’Arabie saoudite (1 million de barils par jour) et de la Russie (500.000 b/j). Il s’agit respectivement d’une prolongation et d’un renforcement de mesures déjà en vigueur actuellement.
  • Les autres pays concernés sont l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman. Ce n’est pas très surprenant : la plupart d’entre eux voulaient envoyer un message au monde par rapport au conflit israélo-palestinien.
  • Au total, cela entraînera une réduction de la production de l’ordre de 2,2 millions de barils par jour. La plupart des pays impliqués ont fait savoir qu’ils lèveront progressivement les mesures une fois que les conditions du marché du premier trimestre le permettront, précise Reuters.

Les marchés ne s’enflamment pas du tout

Réaction : les prix baissent légèrement.

  • Après cette annonce, le prix du baril de Brent (réféfence en Europe) a légèrement baissé. Il est actuellement juste sous les 81 dollars, alors qu’il était au-dessus des 83 dollars en début de journée.
  • Le prix du baril WTI (référence aux USA) a réagi de façon assez semblable. Il est pour l’instant de 76 dollars, soit 3 de moins que quelques heures plus tôt.
  • Les réductions annoncées par l’OPEP+ n’ont pas fait monter les prix. Deux autres facteurs semblent plus importants pour les marchés :
    • Une possible offre excédentaire.
    • Des perspectives peu joyeuses pour l’économie mondiale en 2024.
  • « Le marché va tester l’Opep+ et voir si 80 dollars le baril est vraiment un plancher qu’il peut défendre », a commenté auprès du Financial Times l’analyste Raad Alkadiri d’Eurasia Group. « Les réductions présentées comme ‘volontaires’ affaiblissent un peu l’impact psychologique sur le marché, mais si la réduction totale est réalisée, son impact sur le marché ne devrait pas être négligé. »

La réunion de l’OPEP+ n’a pas apaisé les tensions

Mais aussi : le Brésil va-t-il remplacer l’Angola ?

  • L’OPEP+ a également annoncé qu’elle allait bientôt compter un nouveau membre : le Brésil. Son ministre de l’Energie a d’ailleurs participé à la réunion. L’entrée du plus grand pays d’Amérique du Sud au sein du cartel pétrolier devrait être officialisée en janvier.
  • Le cartel pétrolier a aussi indiqué avoir fixé de nouveaux quotas de production pour trois pays africains : l’Angola, le Congo et le Nigeria. Ceux-ci jugeaient déjà injustes les quotas décidés en juin et visiblement, la décision du jour a été encore moins bien digérée.
    • Dans la foulée de l’annonce de l’OPEP+, le représentant angolais a fait savoir à Bloomberg que son pays ne respecterait la limite imposée. « Nous produirons au-delà du quota déterminé par l’OPEP. Il ne s’agit pas de désobéir à l’OPEP ; nous avons présenté notre position et l’OPEP devrait la prendre en considération », a-t-il déclaré.
    • Au lieu des 1,11 million de barils par jour demandés par l’OPEP, l’Angola en pompera 1,18 million.
    • Une sortie de l’Angola du cartel pétrolier ne semble plus à exclure.
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