C’est l’une des rares conséquences positives de la guerre en Ukraine. Pour se défaire de leur dépendance aux combustibles fossiles russes, de nombreux pays sont passés à la vitesse supérieure dans le développement de leurs infrastructures d’énergie renouvelable. C’est déjà une certitude : un record mondial va être battu cette année.
Conséquence directe de la guerre en Ukraine : la capacité mondiale d’électricité renouvelable est en train d’exploser

Pourquoi est-ce important ?
Suite à la guerre en Ukraine, la plupart des pays européens et la Russie se sont mutuellement repoussés sur le terrain énergétique. Les premiers ont trouvé d'autres partenaires et ont davantage misé sur le renouvelable. La seconde collabore avec d'autres pays (asiatiques, surtout) pour continuer d'écouler son gaz et son pétrole. C'est tout l'échiquier énergétique mondial qui est transfiguré.Dans l’actu : record pour le renouvelable en 2023.
- Selon les estimations livrées ce jeudi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), il n’y aura jamais eu autant de capacités supplémentaires d’énergie renouvelable ajoutées que cette année.
- Un élan surtout porté par le Vieux Continent, qui tente coûte que coûte de se défaire de sa dépendance à la Russie.
Le détail : record explosé.
- D’après les calculs de l’AIE, pas moins de 440 gigawatts de capacités d’électricité renouvelable seront ajoutées dans le monde en 2023.
- C’est 107 GW de plus que le précédent record, établi l’an dernier. Un bond de géant.
- « Le solaire et l’éolien sont à la tête de l’expansion rapide de la nouvelle économie mondiale de l’énergie. Cette année, le monde devrait ajouter une quantité record d’énergies renouvelables aux systèmes électriques – plus que la capacité électrique totale de l’Allemagne et de l’Espagne combinées », a souligné Fatih Birol, directeur exécutif de l’agence.
- Au total, en tenant compte de cette année et de celle à venir, le monde disposera de 4500 GW de capacités d’électricité renouvelable fin 2024, estime l’AIE.
- À titre comparatif, cela équivaut à l’actuelle production totale d’électricité de la Chine et des États-Unis réunis.
Tout un système qui bascule
Les explications : la guerre en Ukraine et la crise énergétique.
- Globalement, cette accélération de l’installation d’infrastructures d’énergie renouvelable est liée à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique qui a suivi. Et c’est, forcément, surtout visible en Europe.
- D’une part, les pays européens se sont tournés vers le renouvelable pour moins dépendre du gaz russe.
- D’autre part, ils sont passés à la vitesse supérieure au vu de la flambée des prix de l’électricité.
- Cette flambée des prix « a rendu les systèmes solaires photovoltaïques à petite échelle sur les toits plus attractifs financièrement », souligne l’AIE, qui pointe aussi du doigt le « soutien politique accru sur les principaux marchés européens, en particulier en Allemagne, en Italie et aux Pays-Bas ».
- Le solaire représentera à lui seul deux tiers des nouveaux ajouts de l’année.
- En outre, l’AIE fait remarquer que la pandémie de coronavirus et les goulots sur la chaîne d’approvisionnement qui s’étaient formés dans la foulée sont deux problèmes qui avaient ralenti le développement des projets éoliens dans de nombreuses régions du monde depuis plusieurs années. Ces problèmes étant désormais résolus, les grands travaux reprennent.
- Enfin, si c’est surtout l’Europe qui a donné un coup de fouet à l’installation de nouvelles capacités, le leader incontesté en la matière reste la Chine. En 2023 et en 2024, le pays asiatique devrait représenter près de 55% des ajouts mondiaux.